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LIBAN

Nom officiel

République libanaise (LB)

    Chef de l'État

    Najib Mikati (par intérim depuis le 31 octobre 2022)

      Chef du gouvernement

      Najib Mikati (depuis le 10 septembre 2021)

        Capitale

        Beyrouth

          Langue officielle

          Arabe 2

            Unité monétaire

            Livre libanaise (LBP)

              Population (estim.) 7 447 000 (2024)
                Superficie 10 452 km²

                  Reconstruction et réconciliation

                  Entre les ambitieux projets du Premier ministre-entrepreneur Rafic Hariri et les attentes exorbitantes des Libanais qui espèrent retrouver la prospérité d'avant guerre, peu d'efforts sont consacrés au rétablissement d'une vie politique pacifiée et à la réconciliation nationale, qui conditionnent pourtant l'avenir du pays.

                  L’impuissance des gouvernements

                  Nabih Berri, Émile Lahoud et Sélim Hoss - crédits : Ramzi Haidar/ AFP

                  Nabih Berri, Émile Lahoud et Sélim Hoss

                  Pendant deux années d'état de grâce (octobre 1992-octobre 1994), la politique de réformes et de grands travaux menée par Rafic Hariri a impulsé un coup de fouet à l'économie grâce à un redressement spectaculaire de la livre libanaise et à l'injection de capitaux privés. Mais elle est ternie par un endettement croissant et une corruption envahissante. Hariri se heurte à l'obstruction systématique de ses rivaux, en particulier le président maronite Elias Hraoui et le président chiite du Parlement Nabih Berry (Berri), qui n'entendent pas lui céder une part de leur influence au sein de la troïka mise en place au sommet de l'État en vertu du pacte de Taëf. Avec le soutien de la Syrie, le premier obtient la prorogation exceptionnelle de son mandat qui passe de six à neuf ans (ce qui lui permet de rester président jusqu’en octobre 1998), le second offre une place prépondérante dans la fonction publique à sa communauté, la plus nombreuse du pays.

                  Passation de pouvoirs au Liban, 2 décembre 1998 - crédits : Ramzi Haidar/ AFP

                  Passation de pouvoirs au Liban, 2 décembre 1998

                  Les tentatives d'épuration et de réorganisation de l'administration réveillent de puissantes rivalités communautaires : l'État en reconstruction est un marché (emplois, commissions) où se négocie la répartition des bénéfices en fonction du rapport de forces au sortir de la guerre civile. En l'absence d'une reprise des secteurs productifs – agriculture, industrie légère et services –, la situation de l'emploi se dégrade, provoquant une émigration de 900 000 personnes dans la décennie 1990-2000 ; la dette publique atteint 25 milliards de dollars pour un PIB de 17 milliards en 2000. Le « miracle Hariri » fait long feu, suscite la montée des protestations sociales et le mécontentement des dirigeants syriens, qui choisissent d'assurer le succès lors de la présidentielle d'octobre 1998, du général Émile Lahoud, commandant en chef de l'armée, dont le discours de redressement national ne masque pas la loyauté envers le président syrien Assad. Pourtant, le retour à la tête du gouvernement d'un ancien Premier ministre, Sélim el-Hoss (décembre 1998-octobre 2000), dont l'équipe tente de se démarquer des choix économiques de son prédécesseur, ne fait que précipiter la crise financière et le rappel d’Hariri aux affaires. Ce retour aux choix de 1992 confirme que les difficultés structurelles que connaît le Liban dans son adaptation au nouveau contexte mondial et régional de l'après-guerre sont d'abord d'ordre politique interne.

                  Le retour du communautarisme

                  Qualifié de provisoire par l'accord de Taëf, le système communautaire est sorti renforcé de la guerre, d'autant qu'au Pacte national de 1943, formule implicite et non écrite de coexistence communautaire, Taëf a substitué une formule écrite de « pacte de vie en commun », fondement de la légalité du nouveau pouvoir qui instaure la parité entre chrétiens et musulmans dans la répartition des sièges parlementaires et, d'une façon générale, dans les hauts rangs de l'administration. Ce choix reflète les révisions radicales induites par la guerre concernant les identités confessionnelles : naguère pudiquement dissimulées, elles sont affichées et revendiquées comme principe central de la participation politique. Le Parlement compte désormais 128 membres, toujours élus sur une base communautaire (34 maronites et 14 orthodoxes sur 64 chrétiens ; 27 sunnites et 27 chiites sur 64 musulmans d'après la loi du 16 juillet 1992). La révision de Taëf a confirmé le principe de[...]

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                  Écrit par

                  • : professeur des Universités en science politique
                  • : chercheur à la Fondation nationale des sciences politiques, docteur en science politique
                  • : chargé de recherches au C.N.R.S.
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Elizabeth PICARD et Éric VERDEIL. LIBAN [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Liban : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Liban : carte physique

                  Liban : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Liban : drapeau

                  Liban : répartition territoriale des principales communautés - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Liban : répartition territoriale des principales communautés

                  Autres références

                  • LIBAN, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • AKKAR PLAINE DU

                    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                    • 114 mots

                    Vaste plaine située en bordure de la Méditerranée entre le Liban et le djebel Alaouite, le Akkar s'adosse à l'est aux plateaux basaltiques du seuil de Homs. Le Naḥr al-Kābir le traverse en le partageant entre la Syrie (au nord) et le Liban (au sud). Bien que la plus grande partie de...

                  • ANTI-LIBAN

                    • Écrit par Jean-Marc PROST-TOURNIER
                    • 316 mots

                    Djābāl al-Charqui (Montagne orientale), l'Anti-Liban, chaîne de montagnes du Moyen-Orient, parallèle à la chaîne du Liban dont elle est séparée par l'étroite plaine de la Bekaa, culmine au Talaat Mūsā (2 629 m) en Syrie. Cette vaste voûte anticlinale, très lourde, affectée...

                  • ARABIE SAOUDITE

                    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Ghassan SALAMÉ
                    • 25 169 mots
                    • 10 médias
                    ...des groupes rebelles qu’elle soutenait. Et, à partir de l’intervention russe de septembre 2015, il se met en retrait de ce dossier. Par proximité, les jeux saoudiens d’influence au Liban redoublent de vigueur. Au début de novembre 2017, l’Arabie Saoudite « convoque » à Riyad le Premier ministre libanais...
                  • ARAFAT YASSER (1929-2004)

                    • Écrit par Nadine PICAUDOU
                    • 1 397 mots
                    • 1 média
                    ...parvient pas à éviter pour autant les affrontements sanglants entre l'O.L.P. et l'armée jordanienne au cours du « septembre noir » de 1970, pas plus que les combats du Liban qui l'opposent successivement aux milices conservatrices chrétiennes puis aux forces pro-syriennes. L'expulsion des fedayin palestiniens...
                  • Afficher les 42 références

                  Voir aussi