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BERAIN LES

Famille de décorateurs et de graveurs français de la fin du xviie siècle et du début du xviiie connue grâce aux travaux de R. A. Weigert (Jean Ier Berain... 1640-1711, Paris, 1937).

<it>Armide</it> de Lully, dessin de J. Berain pour les décors - crédits : AKG-images

Armide de Lully, dessin de J. Berain pour les décors

La renommée de cette famille est surtout due à Jean Ier (1640-1711). Fils d'un arquebusier lorrain, il est, dès l'installation de son père à Paris en 1645, mêlé au milieu des graveurs et armuriers, ce qui explique la parution, dès 1659, des Diverses Pièces très utiles pour les arquebuziers, puis vers 1663 de la gravure des Diverses Pièces de serruriers inventées par Hugues Brisville. C'est par son activité de graveur qu'il se lie avec Israël Silvestre, Lorrain comme lui. C'est sans doute grâce à la protection de celui-ci qu'il obtient, en 1670, d'être attaché au Cabinet des planches gravées du roi, fondé par Colbert six ans plus tôt. Il grave alors, sur ordre de Charles Perrault, les ornements de la galerie d'Apollon, au Louvre. À partir de 1674, date à laquelle il succède à Henri de Gissey comme dessinateur de la chambre et du cabinet du roi, il abandonne pratiquement la gravure pour le dessin. Sa nouvelle charge lui imposait de créer des décorations pour les fêtes de la cour, les spectacles dans lesquels figurait le roi, aussi bien que des pompes funèbres, des meubles ou des lambris. À cette charge s'ajouta bientôt (1680) celle de dessinateur de l'Académie royale de musique. Dans ses décors d'opéra (il créa presque tous les opéras de Lulli), ses carrousels ou ses pompes funèbres, on trouve une unité d'inspiration qui justifie le terme de style Berain. L'utilisation du thème des grotesques cher au xvie siècle et à l'école de Fontainebleau, traité avec une fantaisie toute particulière, et un goût marqué pour les grandes architectures classiques aboutissent à des compositions centrées, encadrées de portiques ou de lambrequins, ornées d'arabesques et peuplées de petits personnages fantastiques, d'allure orientale, ou de têtes de femmes coiffées de feuilles d'acanthe.

Claude Berain (apr. 1640-1729), frère cadet de Jean Ier, ornemaniste et graveur, travailla surtout à des recueils d'armoiries.

Jean II Berain (1674-1726), fils, élève et aussi collaborateur de Jean Ier, succéda à son père, dont il prolongea le style jusqu'au début de la période rocaille comme dessinateur de la chambre et du cabinet du roi.

— Colombe SAMOYAULT-VERLET

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Écrit par

  • : archiviste-paléographe, conservateur au Musée national du château de Fontainebleau, professeur à l'École du Louvre

Classification

Pour citer cet article

Colombe SAMOYAULT-VERLET. BERAIN LES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Armide</it> de Lully, dessin de J. Berain pour les décors - crédits : AKG-images

Armide de Lully, dessin de J. Berain pour les décors

Autres références

  • AUDRAN LES

    • Écrit par Colombe SAMOYAULT-VERLET
    • 561 mots

    Famille de graveurs, d'ornemanistes et de peintres français du xviie siècle et du début du xviiie siècle. Les personnages les plus célèbres de cette dynastie sont le graveur Gérard et le peintre ornemaniste Claude III.

    Gérard Audran (1640-1703) commença par étudier la gravure...

  • BOULLE ANDRÉ-CHARLES (1642-1732)

    • Écrit par Francis John Bagott WATSON
    • 2 103 mots
    • 3 médias
    ...Boulle collabora aussi avec d'autres artisans comme Pierre Boulle et Massé le jeune. Il put aussi, occasionnellement, requérir les services de Jean I Bérain, dessinateur du cabinet du roi, qui lui fournit peut-être des dessins pour des meubles et très probablement pour de la marqueterie ; l' arabesque...
  • EXOTISME

    • Écrit par Mario PRAZ
    • 3 485 mots
    • 4 médias
    Lorsque Jean Bérain, à la fin du xviie siècle, inventa ses bizarreries chinoises, il ne fit rien d'autre que de substituer des singes (les « babouineries »), des mandarins, des idoles et des parasols aux faunes, aux statues et aux éventails des grotesques de la Renaissance. Précurseur de l'engouement...
  • FAÏENCE

    • Écrit par Henry-Pierre FOUREST, Jeanne GIACOMOTTI
    • 3 892 mots
    • 5 médias
    ...tradition classique, de tableaux encadrés de bordures rayonnantes. Vers 1700, un gracieux décor de grotesques, emprunté aux ornemanistes Jean I et II  Bérain, se généralisa. Le décor polychrome fut introduit à Moustiers par Joseph Olérys lorsqu'il s'y établit en 1738. À Marseille, chez Madeleine Héraud...
  • Afficher les 8 références