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PLÜCKER JULIUS (1801-1868)

Mathématicien et physicien allemand né le 16 juin 1801 à Elberfeld (duché de Berg, auj. Allemagne), mort le 22 mai 1868 à Bonn.

Julius Plücker fréquente les universités de Heidelberg, Bonn, Berlin et Paris. En 1829, après avoir passé quatre années à donner des conférences sans être rémunéré, il est enfin nommé professeur à l'université de Bonn, où il écrit Analytisch-geometrische Entwicklungen (1828-1831, « Essor de la géométrie analytique »). Cet ouvrage introduit la notation abrégée et exploite la possibilité d'utiliser les lignes au lieu des points comme élément géométrique fondamental. Plücker développe ainsi le principe de dualité en géométrie projective. Ce principe postule que si un théorème est vrai, alors son théorème dual, obtenu par la permutation des éléments duaux (lignes et points) et de leur formulation correspondante, est également vrai. En 1834, Plücker devient professeur de mathématiques à l'université de Halle avant de retourner à Bonn deux ans plus tard. L'ouvrage Theorie der algebraischen Curven (1839, « Théorie des courbes algébriques ») présente les célèbres formules de Plücker, qui relient le nombre de points singuliers (points auxquels une fonction est non définie ou infinie) d'une courbe algébrique aux points singuliers de sa courbe duale. Avec System der analytischen Geometrie (1835, « Système de géométrie analytique »), Plücker remplace les systèmes de coordonnées habituels par des fonctions linéaires. Il systématise et améliore la description de ses résultats antérieurs dans System der Geometrie des Raumes in neuer analytischer Behandlungsweise (1846, « Nouveau traitement analytique pour un système de géométrie dans l'espace »).

Ces recherches en géométrie vont à l'encontre du courant dominant, incarné par le mathématicien Jakob Steiner, partisan de la géométrie synthétique défendue à Berlin. Conscient de cette opposition, Plücker se détourne de la géométrie pour se concentrer sur la physique. En 1847, il commence à étudier le comportement des cristaux en présence d'un champ magnétique. Ses déductions en la matière permettront de mieux connaître les phénomènes magnétiques. Seul, puis avec l'aide du physicien allemand Johann Wilhelm Hittorf, Plücker se penche sur la déviation magnétique des rayons cathodiques. Les deux physiciens font ensemble d'importantes découvertes en matière de spectroscopie, anticipant les travaux du chimiste allemand Robert Bunsen et du physicien allemand Gustav Kirchhoff, qui annonceront plus tard que chaque élément chimique émet des raies spectrales différentes. En 1862, Plücker souligne que le spectre émis par un élément chimique peut varier selon la température du milieu environnant. Selon Hittorf, Plücker est le premier à identifier les trois raies du spectre de l'hydrogène, qui, quelques mois après sa mort, seront retrouvées dans le spectre solaire. C'est le début de l'analyse spectrale.

Après la mort de Steiner en 1863, Plücker revient aux mathématiques avec un ouvrage précurseur sur la géométrie des lignes, Neue Geometrie des Raumes gegründet auf die Betrachtung der geraden Linie als Raumelement (1868-1869, « Nouvelle géométrie de l'espace fondée sur le traitement de la ligne droite comme élément spatial »). Il meurt avant d'avoir terminé le second volume, qui sera révisé et achevé par son talentueux élève Felix Klein.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. PLÜCKER JULIUS (1801-1868) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉLECTRICITÉ - Histoire

    • Écrit par Jacques NICOLLE
    • 6 197 mots
    • 11 médias
    ...d'expériences : illumination d'un tube barométrique (Picard, xviie s.), décharges électriques dans des gaz sous faible pression (Faraday, xviiie s.) ; puis Julius Plücker (1801-1868), par l'emploi de tubes capillaires, montre que la lumière émise par des gaz excités électriquement donne des raies caractéristiques...
  • GEISSLER HEINRICH (1815-1879)

    • Écrit par Georges KAYAS
    • 338 mots

    Mécanicien et physicien allemand, né à Igelshied (Thuringe) et mort à Bonn. Fils d'un souffleur de verre, Heinrich Geissler apprit lui-même ce métier dans le duché de Saxe-Werningen et l'exerça dans plusieurs universités allemandes, parmi lesquelles l'université de Munich....

Voir aussi