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ZIEGLER JULES (1804-1856)

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Peinture et photographie

Si sa production picturale décline sensiblement, en quantité, après la révolution de Février, s'il se présente par deux fois aux élections législatives (avril 1848 et mai 1849), Ziegler ne déserte aucunement le champ artistique : il est très actif au sein de l'Association Taylor qui aide les artistes dans la nécessité, participe au concours pour la figure de la République avec un tableau (musée des Beaux-Arts de Lille) aux résonances maçonniques et en marge de ses tableaux de Salon s'occupe de photographie avec compétence. Il est en effet très probable qu'il l'ait pratiquée bien avant d'être, en février 1851, membre fondateur de la Société héliographique comme Delacroix (le Journal de ce dernier nous apprend que Ziegler lui a prêté de temps à autre des photographies de nus en guise de modèles) et Champfleury. Durant les années 1851-1852 il collabore activement à La Lumière, revue de la Société héliographique. En 1855, il rend compte de la section photographique de l'Exposition universelle dans Le Pays (quotidien qui refuse alors un article de Baudelaire sur Ingres), à défaut d'y envoyer ses tableaux. Entre cet intérêt pour le nouveau médium (Ziegler est un des rares à pressentir que cette technique suscite une esthétique neuve) et le réalisme permanent de sa peinture, le lien est clair même si l'artiste souligne en 1855 que chacun des deux langages possède son champ d'expression propre.

Libéral modéré, Ziegler accepte et soutient la candidature de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence de la République. Il est d'ailleurs l'un des artistes les plus favorisés de la période, écoulant notamment les tableaux invendus du Salon de 1847 et obtenant au début de 1851 la commande d'une grande composition à vocation politique. C'est au Salon de 1853 qu'il expose la Paix d'Amiens (destinée à l'hôtel de ville et toujours en place dans la salle où celle-ci fut signée en 1802). L'œuvre célèbre le nouveau régime à travers le souvenir de Napoléon Ier. Partisan zélé du nouvel empereur, Ziegler va exploiter au mieux jusqu'en 1856 ses liens avec l'administration née du coup d'État. Avec le soutien du maire de Dijon, il fait acheter par l'État Les Pasteurs de la Bible (Salon de 1851) pour le musée de la ville dont, en mai 1854, il devient le conservateur, cumulant ce poste avec la direction de l'école municipale de dessin. Son manque d'assiduité dans l'une et l'autre fonction le condamne en février 1856 à la démission que le maire de Dijon a requise de Paris. Ziegler meurt quelques mois plus tard à Paris, le soir de Noël.

— Stéphane GUÉGAN

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Stéphane GUÉGAN. ZIEGLER JULES (1804-1856) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009