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TALABANI JALAL (1933-2017)

Homme politique kurde irakien, Jalal Talabani fut président de la république d’Irak de 2005 à 2014.

Né le 12 novembre 1933 à Kelkan (Kurdistan irakien), Jalal Talabani s’engage très jeune en politique. Il entre au Parti démocratique du Kurdistan (PDK) à quatorze ans et est élu au comité central du parti à dix-huit ans. En 1956, il fonde l’Union des étudiants du Kurdistan, dont il devient par la suite le secrétaire général. Après avoir obtenu un diplôme en droit de l’université de Bagdad en 1959, il sert dans l’armée irakienne où on lui confie le commandement d’une unité de chars.

Lorsque les Kurdes se révoltent contre le gouvernement d’Abdel Karim Kassem, en 1961, Jalal Talabani rejoint la résistance, menant une campagne qui parvient à chasser l’armée irakienne du district de Sharbazher. Il effectue ensuite plusieurs missions diplomatiques en Europe et au Moyen-Orient au nom des dirigeants kurdes.

En 1975, Talabani et un groupe d’activistes et d’intellectuels kurdes rompent avec le PDK de Moustafa Barzani et fondent un nouveau parti politique, l’Union patriotique du Kurdistan (UPK). Au tournant des années 1970-1980, il participe à l’organisation de la résistance kurde au régime baasiste du président irakien Saddam Hussein. La campagne militaire victorieuse de ce dernier contre les Kurdes (1987-1988) contraint Talabani à l’exil. Après la guerre du Golfe de 1991, il revient en Irak pour coordonner une rébellion kurde contre Saddam Hussein, qui échoue après que la coalition dirigée par les États-Unis a refusé de soutenir les rebelles. Le Kurdistan irakien acquiert cependant une autonomie de fait, grâce à l’instauration de la zone d’exclusion aérienne décidée par l’ONU. Mais il est divisé entre le PDK de Barzani au nord et l’UPK de Talabani au sud.

Après la chute de Saddam Hussein en 2003, lors de la guerre d’Irak, Jalal Talabani se réconcilie avec Massoud Barzani, qui a succédé à son père à la tête du PDK, et les deux hommes annoncent en février 2005 la réunification du Kurdistan irakien. Parallèlement, Talabani devient membre du Conseil de gouvernement irakien, qui élabore une Constitution provisoire. En avril 2005, l’Assemblée nationale l’élit président de la République par intérim. Il est le premier président non arabe de l’Irak. Il est réélu pour un mandat de quatre ans le 22 avril 2006 puis, à nouveau, le 11 novembre 2010. En tant que président, il s’efforce de réduire les violences intercommunautaires et la corruption dans le pays, ainsi qu’à améliorer les relations avec la Turquie, qui a accusé l’Irak de laisser les rebelles kurdes opérer sur le territoire turc à partir de bases arrière situées au Kurdistan irakien. Jalal Talabani a toujours lutté pour les droits des Kurdes au sein d’un Irak fédéral, contrairement à son rival Massoud Barzani, partisan de l’indépendance.

Affaibli par une crise cardiaque survenue en 2012, il reçoit durant les deux dernières années de son mandat un traitement médical en Allemagne, qui l’éloigne des affaires. C’est un autre Kurde, Fouad Massoum, qui lui succède à la tête de l’Irak en juillet 2014.

Jalal Talabani est mort à Berlin le 3 octobre 1917.

— Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. TALABANI JALAL (1933-2017) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AZIZ TAREK (1936-2015)

    • Écrit par Universalis
    • 656 mots

    Homme d’État irakien, Tarek Aziz fut vice-Premier ministre (1979-2003) et ministre des Affaires étrangères (1983-1991) dans le gouvernement baasiste de Saddam Hussein.

    Né le 28 avril 1936 dans le nord de l’Irak, près de Mossoul, au sein d’une famille de confession catholique chaldéenne, Tarek Aziz,...

  • IRAK

    • Écrit par Loulouwa AL RACHID, Brigitte DUMORTIER, Universalis, Philippe RONDOT, Pierre ROSSI
    • 29 452 mots
    • 25 médias
    ...entre les deux grands partis kurdes, le Parti démocratique du Kurdistan (P.D.K.) de Massoud Barzani et l'Union patriotique du Kurdistan (U.P.K.) de Jalal Talabani lui fournit l'occasion de revenir sur la scène kurde. Jaloux de leurs pouvoirs et de leurs privilèges, ces deux partis n'étaient pas parvenus,...
  • KURDES

    • Écrit par Thomas BOIS, Hamit BOZARSLAN, Christiane MORE, Éric ROULEAU
    • 16 450 mots
    • 6 médias
    ...d'entre elles se disputèrent la première place au Kurdistan : le PDK, repris en main par deux fils de Mustafa Barzani, Massoud et Idriss (ce dernier mourra en janvier 1987), et l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) regroupant, sous la direction de JalalTalabani, les opposants historiques de Barzani.

Voir aussi