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JACQUES II (1633-1701) roi d'Angleterre (1685-1688) et roi d'Écosse sous le nom de JACQUES VII (1685-1688)

Roi d'Angleterre (1685-1688) et roi d'Écosse sous le nom de Jacques VII (1685-1688), né le 14 octobre 1633 à Londres, mort le 16 septembre 1701 à Saint-Germain-en-Laye.

Fils de Charles Ier (1600-1649) et d'Henriette Marie de France (1609-1649, fille d'Henri IV et de Marie de Médicis), Jacques Stuart est fait duc d'York en janvier 1644. Pendant la guerre civile anglaise, il est capturé en juin 1646 et emprisonné sur ordre du Parlement, mais s'enfuit en Hollande en avril 1648. Arrivé en France, il rejoint l'armée française en avril 1652. Lorsque son frère aîné Charles II (1630-1685) s'allie avec l'Espagne contre la France en 1656, Jacques change de camp à contrecœur et commande des troupes espagnoles lors de la bataille des Dunes en juin 1658.

En 1659, à Breda (Pays-Bas), il épouse Anne Hyde (1638-1671) ; le couple aura huit enfants, dont deux seulement survivront : Marie, future Marie II d'Angleterre (1662-1694), et Anne, future Anne Ire de Grande-Bretagne (1665-1714).

Nommé grand amiral à la restauration de Charles II en 1660, Jacques d'York se distingue en prenant aux Hollandais la ville de la Nouvelle Amsterdam en 1664, rebaptisée New York en son honneur. Il se convertit au catholicisme en 1672 mais élève ses filles Marie et Anne dans la foi protestante, à la demande de Charles II. Il consent au mariage de sa fille Marie avec le protestant Guillaume d'Orange en 1677.

La conversion de l'héritier présomptif au trône alarme l'opinion publique. Jacques préfère renoncer à sa charge de grand amiral en 1673 plutôt que de prêter serment à l'Église anglicane, comme le veut le Test Act.

En 1673, il épouse en secondes noces une princesse catholique, Marie-Béatrice de Modène (1658-1718) ; le couple aura six enfants, dont deux seulement survivront : Jacques François Édouard (1688-1766), futur Jacques III d'Angleterre et Jacques VIII d'Écosse, et Louise Marie (1692-1712).

En 1678, un complot papiste visant à assassiner Charles II et à placer son frère sur le trône est déjoué. De 1679 à 1681, le Parlement tente, en vain, d'exclure Jacques de la succession par voie légale, obligeant souvent ce dernier à s'exiler. En 1682, Jacques rentre en Angleterre et reprend la tête des Tories anglicans, qui jouissent d'un pouvoir accru. Il accède finalement au trône le 6 février 1685, sans trop d'opposition déclarée.

Jacques II espère obtenir que ses coreligionnaires soient tolérés dans le royaume. Mais sa méfiance envers ses sujets s'accroît face aux rebellions menées par le duc de Monmouth en Angleterre et le duc d'Argyll en Écosse, sévèrement écrasées. Jacques II renforce alors l'armée, octroyant de nouveaux régiments aux officiers catholiques loyaux. Ce dernier acte provoque la colère du Parlement, qui est renvoyé sine die en novembre 1685. En 1686, le roi se met à dos ses anciens alliés, les Tories anglicans, en protégeant ouvertement les catholiques. Après avoir remplacé certains juges du Banc du roi, ces derniers autorisent Jacques II à dispenser certains particuliers du serment à l'Église anglicane. Les catholiques sont également admis au Conseil privé et aux plus hauts postes officiels.

En 1687, Jacques accentue sa politique catholique. Il transmet le Magdalen College d'Oxford aux catholiques et reçoit un nonce pontifical. En avril, il promulgue la Déclaration d'indulgence, qui suspend les lois discriminant les dissidents catholiques et protestants. En juillet, il dissout le Parlement et tente de s'attirer la sympathie des dissidents protestants pour former un nouveau Parlement.

La grossesse inattendue de la reine, annoncée en novembre 1687, fait craindre aux protestants une succession catholique. Parallèlement, une réforme générale des corporations, des charges de lieutenant et des magistratures suscite la[...]

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Écrit par

  • : ancien professeur d'histoire à l'université du Kansas à Lawrence et à l'université de Saint Andrews, Écosse
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et John P. KENYON. JACQUES II (1633-1701) roi d'Angleterre (1685-1688) et roi d'Écosse sous le nom de JACQUES VII (1685-1688) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • OATES TITUS (1649-1705)

    • Écrit par Roland MARX
    • 335 mots

    Ancien clerc anglican converti au catholicisme, Titus Oates entre dans l'histoire en suscitant la dernière grande panique antipapiste en Angleterre. Accusant, en 1678, les catholiques de préparer un complot pour tuer le roi et rétablir la foi romaine avec l'aide des armes françaises, il réussit...

  • RÉVOLUTION ANGLAISE SECONDE, dite GLORIEUSE RÉVOLUTION (1688)

    • Écrit par Roland MARX
    • 972 mots

    Le débarquement de Guillaume d'Orange à Torbay, le 5 novembre 1688, donne le signal d'une révolution aussi remarquable par sa brièveté que par sa portée : le 22 décembre, le roi Jacques II s'enfuit en France, où Louis XIV lui ménage une généreuse hospitalité au château de Saint-Germain....

  • RÉVOLUTIONS ANGLAISES - (repères chronologiques)

    • Écrit par Vincent GOURDON
    • 479 mots

    1629 Charles Ier, roi depuis 1625, dissout son troisième Parlement et inaugure une période de gouvernement personnel. Signature de la paix avec la France et, l'année suivante, avec l'Espagne.

    1637 Tentative d'introduction du Common Prayer Book anglican à Édimbourg. Les troubles...

  • ROYAUME-UNI - Histoire

    • Écrit par Universalis, Bertrand LEMONNIER, Roland MARX
    • 43 835 mots
    • 66 médias
    ...mais se heurte de plus en plus fréquemment à lui : le conflit dit de l'exclusion voit un parti nouveau, les whigs, tenter de faire exclure le catholique Jacques d'York de la succession et, venant après le vote de l'habeas corpus en 1679, cette lutte convainc le roi de ne plus en réunir entre 1681 et 1685....

Voir aussi