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INFORMATIQUE Ordres de grandeur

La mémoire du cerveau humain

Diverses expériences de mémorisation effectuées avec des humains indiquent que notre cerveau enregistre des informations à la vitesse d'environ deux bits par seconde, que ce soit en regardant des images, en lisant un texte ou en écoutant des paroles ou de la musique. Ce résultat, analysé par Thomas K. Landauer en 1986, permet d'évaluer la capacité du cerveau humain à environ 200 mégaoctets et certainement moins d'un gigaoctet. C'est assez peu et, depuis 1994, les micro-ordinateurs sont vendus avec un disque dur d'une capacité supérieure. Depuis cette date, la mémoire humaine est donc dépassée par celle des micro-ordinateurs, l'écart s'accroissant rapidement. Bien sûr, la mémoire humaine est infiniment mieux organisée que celle de nos machines et ces dernières ne sont guère intelligentes : la mémoire ne suffit pas à rendre intelligent, alors qu'au contraire, l'intelligence se substitue souvent à la mémoire.

C'est sans doute à cause de sa mémoire limitée en volume et peu fiable que l'être humain s'est adjoint très tôt des auxiliaires artificiels de stockage de l'information. Le papier a longtemps été le principal. Il a été complété par les films de cinéma, les disques gravés, les bandes magnétiques des lecteurs de cassettes, des magnétoscopes, des caméras vidéo, les cartouches et autres supports magnétiques en informatique. Depuis une vingtaine d'années sont venus s'ajouter les supports optiques, CD puis DVD.

Les évaluations globales – forcément approximatives – des capacités de ces différents supports montrent que nous sommes en train de vivre des changements fondamentaux dans l'organisation de la mémoire de l'humanité. L'information totale stockée sur papier (évaluée à partir des chiffres de la production de papier) à la surface de la Terre est d'environ 1020 octets, et elle augmente seulement de quelques centièmes chaque année. Celle qui est stockée sur les supports magnétiques analogiques atteint environ la même valeur, mais est aujourd'hui en perte de vitesse car elle est remplacée par les supports magnétiques numériques (principalement les disques durs d'ordinateurs) et optiques (CD et DVD). Puisque ces deux derniers supports ont une croissance conforme à la loi de Moore, cela conduit aux affirmations suivantes :

(a) La quantité d'information stockée sur les disques durs de nos ordinateurs est aujourd'hui approximativement équivalente à celle qu'on trouve sur le papier, elle-même équivalente à la quantité d'information stockée sur des supports optiques (1020 octets dans chaque cas). Bientôt, les supports magnétiques numériques et les supports optiques dépasseront très nettement le papier.

(b) La mémoire artificielle de l'humanité, qui était jusqu'à maintenant analogique, devient majoritairement numérique et le sera de plus en plus.

(c) La mémoire artificielle humaine, jusqu'à présent accessible par l'usage de notre vue, devient dépendante d'outils électroniques.

Notons cependant que, même si la transition actuelle entre une mémoire majoritairement sur papier et une mémoire majoritairement numérique est remarquable, pendant un bon moment encore une partie importante de la précieuse information stockée dans les livres de nos bibliothèques n'aura pas d'équivalent sous forme numérique et nous continuerons donc à manipuler du papier.

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Jean-Paul DELAHAYE. INFORMATIQUE - Ordres de grandeur [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

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