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INFANTILISME

La persistance, à l'âge adulte, des caractères physiques, psychiques et génitaux propres à l'enfance peut définir l'infantilisme. Il se différencie du nanisme, qui ne porte que sur la croissance staturale, et de l'eunuchisme, qui procède seulement de l'insuffisance génitale. L'origine de l'infantilisme est souvent endocrinienne (l'antéhypophyse étant fréquemment concernée) ou diencéphalique, mais beaucoup de cas relèvent de causes générales. Dans l'infantilisme pur, la taille reste petite, les formes juvéniles, la peau fine et glabre, les muscles graciles, le thorax peu développé, la tête parfois un peu forte, les organes génitaux atrophiques, les caractères sexuels secondaires absents, et le psychisme souvent immature.

L'infantilisme thyroïdien, qui survient au cours de la seconde enfance, s'accompagne de signes myxœdémateux discrets (ralentissement des échanges, infiltration tégumentaire, retard de la croissance, quotient intellectuel bas, faible développement génital). Lié à une insuffisance modérée de la sécrétion thyroïdienne, il réagit bien au traitement hormonal.

L'infantilisme hypophysaire se résume à une hypotrophie staturale avec absence du développement génital et des caractères sexuels secondaires. Les formes sont harmonieuses ; l'intelligence et la maturité correspondent à l'âge du sujet, mais celui-ci présente souvent un certain puérilisme ; les cartilages de conjugaison ne sont pas soudés. Cette forme d'infantilisme est due à l'insuffisance de l'hormone de croissance (STH). L'administration de cette hormone « somatotrope » est efficace à fortes doses seulement.

Dans le syndrome adiposogénital, l'infantilisme est associé à une obésité. Il a plus rarement pour origine une compression tumorale de l'hypothalamus qu'un dysfonctionnement hypophyso-hypothalamique. Ce dernier n'est pas rare au moment de l'adolescence : il se traduit par une ébauche de syndrome adiposogénital, dont la régression spontanée se produit vers dix-huit ou vingt ans.

On peut observer aussi une insuffisance génitale tardive, entre quarante et cinquante ans : c'est l'infantilisme réversif. Il ne représente le plus souvent qu'un des éléments de syndromes pluriglandulaires où l'hypophyse semble jouer un rôle majeur (cirrhose pigmentaire, par exemple) ; il évolue lentement vers la sénilité précoce. On peut opposer aux infantilismes endocriniens (par insuffisance thyroïdienne, hypophysaire, gonadique) les infantilismes dyscrasiques liés à des facteurs nutritionnels, infectieux ou circulatoires. Citons : l'infantilisme surrénal ; l'infantilisme pancréatique, associé au diabète ; l'infantilisme rénal, qui fait le plus souvent suite à des malformations des voies urinaires ou à l'atrophie rénale ; l'infantilisme hépatique avec troubles du métabolisme glucidique ; l'infantilisme intestinal de Herter, ou maladie cœliaque, dû à une intolérance au gluten et surtout à l'un de ses constituants, la gliadine ; l'infantilisme des cardiopathies chroniques telles qu'affections mitrales graves, rétrécissement de l'artère pulmonaire, péricardite constrictive.

— Geneviève DI COSTANZO

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Classification

Pour citer cet article

Geneviève DI COSTANZO. INFANTILISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HYPOPHYSE ou GLANDE PITUITAIRE

    • Écrit par Jacques DECOURT, Universalis
    • 6 581 mots
    • 4 médias
    Installé avant la puberté, parfois congénitale, l'insuffisance antéhypophysaire comporte comme symptômes majeurs l'insuffisance de la croissance et la persistance d'un infantilisme génital après l'âge normal de la puberté.

Voir aussi