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FELDSPATHS

Feldspathoïdes

Les feldspathoïdes sont des tectosilicates, surtout sodiques ou potassiques, plus pauvres en silice que leurs homologues feldspathiques. Ce sont des minéraux peu fréquents, limités aux roches éruptives alcalines sous-saturées et à quelques formations sédimentaires exceptionnelles. La symétrie est plus élevée que dans les feldspaths ; la densité est plus faible, comprise entre 2,3 et 2,5 ; les indices optiques ne s'écartent guère de 1,5. L'agencement des tétraèdres SiO4 et AlO4 ménage des cavités assez volumineuses, où peuvent se loger des ions de grande taille, en particulier des chlorures, sulfures, sulfates ou carbonates, et même dans certains cas des molécules d'eau.

Leucite

Leucite et néphéline : morphologie - crédits : Encyclopædia Universalis France

Leucite et néphéline : morphologie

Minéral de formule KAlSi2O6, formant des cristaux translucides ou blancs (d'où son nom), ayant souvent l'aspect typique d'icositétraèdres (« leucitoèdres ») (fig. 8), quadratique à basse température, la leucite devient cubique au-dessus de 625 0C. La distance K — O est voisine de 0,34 nm ; le minéral peut contenir des quantités appréciables de césium (0,167 nm) et l'on connaît même une leucite purement césique, la pollucite, CsAlSi2O6, minéral extrêmement rare, identifié à l'île d'Elbe. En présence de quartz, la leucite se transforme en orthose ; elle n'existe de ce fait que dans des roches sous-saturées très potassiques, et presque exclusivement dans certaines provinces volcaniques, comme les rifts africains, le fossé rhénan ou le centre de l'Italie. Les basaltes et andésites à leucite prennent respectivement le nom de basanite et téphrite à leucite ; lorsqu'il n'y a pas de feldspath dans la roche, on a affaire à une leucitite (coulées récentes du Vésuve). À haute température, la leucite peut contenir en solution une quantité appréciable de sodium, mais, au refroidissement, elle se transforme alors en une association pseudomorphique d'orthose et néphéline, appelée pseudoleucite.

Néphéline et kalsilite

Lorsque le rapport Si/Al devient égal à 1, on a affaire à la néphéline, NaAlSiO4, ou à la kalsilite, KAlSiO4, qui sont en quelque sorte les équivalents alcalins de l'anorthite. On peut préparer par synthèse tous les intermédiaires entre ces deux pôles, mais, dans la nature, on connaît seulement le terme potassique (dont la présence a été reconnue dans certains volcans d'Ouganda) et un minéral beaucoup plus fréquent, dans lequel les proportions relatives de Na et K sont le plus souvent voisines de 75 et 25 p. 100, et qui constitue la « néphéline » au sens des pétrographes. Dans ce cas, la structure, qui est assez analogue à celle de la tridymite, présente dans la maille trois sites assez petits, où sont logés les ions sodium (Na—O = 0,265 nm), et un site plus volumineux, correspondant au potassium (K—O = 0,29 nm). À haute température, la néphéline hexagonale (fig. 8) se transforme en carnegiéite cubique, et la kalsilite en une variété orthorhombique. En présence de quartz, la néphéline se transforme en albite ; elle est donc limitée aux roches alcalines sous-saturées en silice, parmi lesquelles les foyaïtes (syénites néphéliniques) et leurs équivalents effusifs ( phonolites) sont assez répandus. On connaît également d'autres roches volcaniques, où la néphéline peut être associée à divers plagioclases (basanites et téphrites à néphéline), ou bien représente le seul tectosilicate existant (néphélinites) ; l'ijolite est une roche grenue très exceptionnelle, constituée presque exclusivement de néphéline et pyroxène. Dans les conditions du plutonisme, la néphéline ne s'écarte guère de la composition idéale, mais, dans les laves, elle peut contenir des proportions assez différentes de sodium et de potassium, en raison du désordre qui apparaît à haute température dans les sites d'alcalins. La néphéline est très[...]

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Écrit par

  • : professeur de géologie à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest

Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul CARRON. FELDSPATHS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Morphologie des cristaux de feldspaths - crédits : Encyclopædia Universalis France

Morphologie des cristaux de feldspaths

Macles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Macles

Représentation de 300 feldspaths naturels - crédits : Encyclopædia Universalis France

Représentation de 300 feldspaths naturels

Autres références

  • GRANITES ET RHYOLITES

    • Écrit par Bernard BONIN, Jean-Paul CARRON, Georges PÉDRO, Michel ROBERT
    • 8 485 mots
    • 16 médias
    ...variations (tabl. 1). Un granite « moyen » se caractérise par l'abondance des éléments chimiques O, Si, Al, Na, K et dans une moindre mesure Ca. Ces compositions se traduisent par la prédominance du quartz (SiO2) et desfeldspaths : système ternaire KAlSi3O8 – NaAlSi3O8 – CaAl2Si2O8.
  • LABRADOR, minéralogie

    • Écrit par Yves GAUTIER
    • 735 mots

    Tectosilicate, le labrador est un aluminosilicate de sodium et de calcium appartenant à la famille des feldspaths et faisant partie de la série des plagioclases. Le labrador est rarement cristallisé. En masse, il est souvent de couleur brun bleuté à bleu-vert ou mauve et présente surtout une irridescence...

  • MÉTASOMATOSE & SPILITISATION

    • Écrit par Michel FONTEILLES, Gérard GUITARD
    • 3 986 mots
    • 1 média
    Dans la cristallisation magmatique, les textures ophitiques impliquent une formation précoce du feldspath. Or les travaux expérimentaux ont montré que l'eutectique du système albite-diopside correspond à un mélange très pauvre en clinopyroxène. Le premier minéral à cristalliser devrait donc être le...
  • MICHEL-LÉVY AUGUSTE (1814-1911)

    • Écrit par Myriam COHEN
    • 529 mots

    Géologue français, né et mort à Paris, Auguste Michel-Lévy a apporté beaucoup d'idées nouvelles dans de nombreux domaines de la géologie de son époque, mais c'est surtout en tant que minéralogiste qu'il a fait œuvre de fondateur avec ses méthodes de détermination des minéraux au microscope....

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Voir aussi