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DJ (disc-jockey)

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DJ star et révolution numérique

Le rap et la musique électronique deviennent populaires à la fin des années 1990. Ils vont permettre à de nombreux DJ de se faire connaître et de vivre de leur profession. Les années 2000 sont marquées par deux phénomènes qui vont totalement transformer le métier. D’une part, les DJ deviennent des stars internationales qui reçoivent des cachets très importants pour se produire. D’autre part, le développement du numérique va transformer leur outil de travail, les vinyles étant peu à peu remplacés par des CD puis par des fichiers numériques, qui ouvrent de nouvelles possibilités techniques et rendent la pratique beaucoup plus accessible.

C’est vers 1997, avec l'arrivée du mouvement de la french touch porté par des groupes français comme Daft Punk, Air ou Cassius, qu’une nouvelle ère commence. Les propriétaires de clubs et les organisateurs de soirées proposent des cachets très élevés pour accueillir les meilleurs DJ. Certains font la couverture de magazines, des tournées mondiales sont organisées dans des lieux de plus en plus grands, jusqu’à atteindre parfois la taille d’un stade de football. Ibiza devient la principale destination de l'été pour tous les amateurs de musiques électroniques, faisant nettement augmenter les prix d'entrée des clubs et les cachets des résidents. Toute une économie se met en place autour des DJ, désormais considérés comme des artistes à part entière, certains d’entre eux enregistrant même pour des grosses firmes discographiques : David Guetta pour EMI puis Warner ou encore Bob Sinclar pour Universal.

Le groupe de DJ C2C - crédits : Stephane Cardinale/ Corbis Entertainment/ Getty Images

Le groupe de DJ C2C

Ce phénomène d’ouverture au grand public a été marqué en France par une série d'événements. En février 1998, Laurent Garnier reçoit, dans la nouvelle catégorie dance music, une victoire de la musique pour son album 30. Cette première forme de reconnaissance institutionnelle pour un DJ vient donc saluer un travail de compositeur. Il faudra attendre 2010 et la victoire attribuée aux quatre DJ de Birdy Nam Nam – qui devancent notamment David Guetta –, dans la même catégorie, pour voir d’autres DJ salués de la même manière. Entre-temps, symbole de la curiosité des pouvoirs publics pour ce mouvement, Zdar du groupe Cassius et Dimitri From Paris se voient décorer de l'Ordre national des arts et des lettres en 2005. D’autres récompenses viendront de l'international, par exemple pour David Guetta qui sera élu DJ no 1 de house par le magazine anglais de référence DJ Mag en 2009. Avec la deuxième vague de la french touch au tournant des années 2010, d'autres DJ français se sont fait connaître au niveau international comme Pedro Winter sous le pseudonyme Busy P ou le groupe C2C dans une veine plus technique.

Aujourd’hui, la frontière entre compositeur et DJ s'est estompée du fait de deux évolutions : les DJ utilisent de plus en plus d'outils numériques pour mixer et doivent souvent cumuler leur activité avec celle de compositeur pour se faire connaître. Dans l'esprit du grand public, la différence entre DJ et artistes interprétant leur propre musique en concert par le biais de synthétiseurs, d'ordinateurs et d'autres machines devient plus difficile à faire. De plus, le développement du numérique rend la profession beaucoup plus accessible, les titres étant facilement disponibles sur Internet et différents logiciels simplifiant les techniques de mixage. Cette évolution accroît nettement la concurrence dans un domaine où ce sont désormais les DJ composant leur propre musique qui remportent le plus de succès.

— Raphaël RICHARD

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Raphaël RICHARD. DJ (disc-jockey) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Clement « Coxsone » Dodd - crédits : The Gleaner Co. Ldt., 2001

Clement « Coxsone » Dodd

Jeff Mills - crédits : N. Spasenoski/ Shutterstock

Jeff Mills

Le groupe de DJ C2C - crédits : Stephane Cardinale/ Corbis Entertainment/ Getty Images

Le groupe de DJ C2C

Autres références

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