Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

CORTE

Corse : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corse : carte administrative

Avec 7 422 habitants en 2012, Corte, commune du département de la Haute-Corse, venait au quatrième rang des villes corses, après Porto-Vecchio et loin derrière les agglomérations d'Ajaccio et de Bastia rassemblant à elles deux près du tiers de la population de l'île. C'est dire que son importance se mesure moins en termes de démographie ou d'économie qu'au rôle qu'elle a joué dans l'histoire insulaire. Jouissant d'une situation géographique centrale, à quelque 80 kilomètres d'Ajaccio et de Bastia, elle se trouve à l'emplacement « le plus commode pour la nation », comme le notait le Diplôme de fondation de l'université de Corte du 25 novembre 1764. Il y a d'ailleurs un certain paradoxe à ce que la cité choisie comme capitale du royaume de Corse sous le « généralat » de Pascal Paoli, dans la seconde moitié du xviiie siècle, ait une histoire si lacunaire.

À suivre la chronique de Giovanni della Grossa, rédigée au xve siècle, le nom de Corte viendrait de Corto, fils d'un chevalier troyen. Si cette fondation est légendaire, l'antiquité du site est attestée tant par l'existence de menhirs, pour la préhistoire, que par les vestiges des bains de Santa-Mariona et de Tusumi, pour la période romaine. De même, si l'église San Giovanni, un baptistère et une maison forte témoignent d'une occupation au ixe siècle, la relation que donne Giovanni della Grossa du siège et de la mise à sac de la ville lors de la lutte contre les Sarrasins menée par le comte Hugo Colonna en ce ixe siècle relève davantage du genre de la chanson de geste que de l'histoire. Tout au plus peut-on tenir que la cité existait avant la construction de la citadelle par Vincentello d'Istria en 1420 et qu'au long des xve, xvie et xviie siècles elle eut sa part des rivalités qui ensanglantèrent l'île. Était-elle « la plus corse des villes corses » ? Il serait aventureux de l'affirmer et l'esprit d'indépendance nationale ne soufflait pas précisément lors, par exemple, du synode provincial de juillet 1426 voulu par le pape Martin V pour promouvoir une réforme religieuse dans l'île.

En fait, Corte ne devint la ville symbole qu'elle est actuellement redevenue — par-delà la « bourgade » que pouvaient décrire les voyageurs du xixe siècle — qu'au xviiie siècle lorsque, de 1729 à 1769, se déroule la révolution de Corse avec Jean-Pierre Gaffori, héros national face aux Génois, et surtout avec Pascal Paoli. Siège du Conseil d'État, elle accueille les Consultes (Assemblées) à partir de 1762 et le 3 janvier 1765 s'y ouvre une université. Celle-ci fonctionnera trois ans. En 1981, Corte redevient ville universitaire, la seule de la Corse. En 2015, l'université de Corte compte 4 500 étudiants. La ville haute, historique et culturelle où l’on trouve les vieilles maisons en schiste accrochées au rocher se distingue de la ville basse, commerciale et structurée autour de rues sinueuses et pentues. L’économie de Corte repose essentiellement sur le secteur des services et du commerce, et principalement sur le tourisme.

— Gilbert GIANNONI

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Gilbert GIANNONI. CORTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Corse : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corse : carte administrative

Voir aussi