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COCCIDIES

Les insectes vecteurs et la lutte contre le paludisme

Le paludisme est transmis par un moustique Culicidé, Anopheles maculipennis. Mais on avait constaté depuis longtemps que la distribution de l'anophèle ne correspondait pas obligatoirement à la carte d'extension de la maladie. Roubaud (1921), Wesenberg-Lund, James (1929) montrèrent que A. maculipennis pullulait dans des régions où le paludisme avait spontanément disparu. Il fut reconnu que, dans ces régions, ces moustiques (qui piquaient rarement l'homme mais plutôt les animaux domestiques) constituaient des races distinctes. Martini, Missicoli et Hackett (1931) démontrèrent qu'A. maculipennis n'est pas une espèce homogène, mais un complexe de formes représentant en réalité des espèces indépendantes malgré leur étroite ressemblance morphologique. Les différences portent sur leur biologie, leur adaptation au milieu et surtout leurs tropismes dans la recherche des animaux nourriciers. Ces différentes espèces peuvent être reconnues à la forme de leurs œufs et de leurs pontes ; ce qui a permis leur classement géographique et l'étude de leurs aptitudes à transmettre le paludisme. On identifie ainsi sept espèces indépendantes réparties en Europe, en Asie occidentale, en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Parmi elles, trois ou quatre seulement ont un rôle actif dans la transmission de la maladie : les espèces labranchiae et scharovi sont localisées dans les contrées chaudes de l'Afrique du Nord, de l'Italie et du Moyen-Orient, l'espèce atroparvus est répandue surtout en Europe du Nord, mais on la trouve aussi en Espagne.

La lutte contre le paludisme est avant tout une lutte contre les anophèles. Les méthodes employées contre ces moustiques consistent souvent à répandre des insecticides de contact (le D.D.T. par exemple) sur de larges surfaces et par tous les moyens, y compris l'avion. Mais il ne faut pas négliger pour autant l'utilisation des ennemis naturels des larves aquatiques des anophèles, au premier rang desquels on doit placer Gambusia affinis, poisson vivipare originaire des États-Unis, qui a été importé avec succès dans divers pays tropicaux et tempérés du monde entier.

Quant au traitement du paludisme chez l'homme, il a reposé longtemps sur l'emploi de la quinine, dont l'efficacité se limite aux périodes fébriles car, si elle est active pendant la phase schizogonique, elle n'agit pas sur les formes sexuées. C'est pourquoi on a eu recours plus récemment à divers composés synthétiques : nivaquine, paludrine, pyriméthamine, pracquine, rhodoquine, etc., que l'on utilise seuls ou en association.

— Robert GAUMONT

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Pour citer cet article

Robert GAUMONT. COCCIDIES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Eimeria : cycle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Eimeria : cycle

Adelina Cryptocerci : cycle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Adelina Cryptocerci : cycle

Sarcocystis sui-hominis : cycle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sarcocystis sui-hominis : cycle

Autres références

  • TOXOPLASMOSE

    • Écrit par Georges DESMONTS
    • 2 394 mots

    Le nom de toxoplasme (toxon : arc) a été donné par Charles Nicolle, en 1908, à un protozoaire en forme de croissant qui infestait les Ctenodactylus gundi, rongeurs des zones désertiques tunisiennes, et provoquait leur mort lorsqu'ils étaient gardés en captivité à l'Institut Pasteur...

Voir aussi