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BURKINA FASO

Nom officiel

Burkina Faso (BF)

    Chef de l'État

    Ibrahim Traoré (président de transition depuis le 30 septembre 2022) 2

      Chef du gouvernement

      Apollinaire Joachim Kyélem de Tambèla (depuis le 21 octobre 2022)

        Capitale

        Ouagadougou

          Langue officielle

          Français

            Unité monétaire

            Franc CFA

              Population (estim.) 23 409 000 (2024)
                Superficie 270 764 km²

                  Le Burkina précolonial et colonial

                  Les royaumes moose

                  Un groupe de conquérants cavaliers, venus de l'est, parvint sans doute vers la fin du xive siècle dans le nord du Ghana actuel et y établit progressivement sa domination : de cette conquête sont nés les royaumes mamprusi, dagomba et nanumba. C'est vers la fin du xve siècle que sont apparues les premières formations politiques moose dans le sud du bassin de la Volta Blanche. À l'origine de leur histoire, les Moose placent un héros fondateur, Naaba Wedraogo (naaba : chef ; wedraogo : étalon), fils d'une princesse royale de la dynastie mamprusi. Le peuple mooga (sing. de moose) actuel s'est constitué progressivement par l'alliance entre les conquérants venus du sud (nakombse) et les membres des multiples groupes ethniques autochtones, les « gens de la terre » (tengdemba), les nakombse détenant le pouvoir politique, les tengdemba étant les détenteurs du pouvoir religieux lié à la terre (culte de la fertilité et rites funéraires). Dès la seconde génération de l'histoire des Moose, les nakombse occupent la quasi-totalité du bassin de la Volta Blanche. Au temps des conquêtes (xvie s.) succéda celui de la formation de royaumes, aux dynasties apparentées entre elles, et de la stabilisation des frontières extérieures du pays mooga, le Moogo (fin xvie s.-déb. xviie s.) ; par la suite, jusqu'à la fin du xixe siècle, la carte politique du Moogo variera peu. À compter du xviie siècle, le Moogo est partagé en deux grandes zones d'influence : une zone centrale, la plus importante, dominée par le royaume de Wogodogo ( Ouagadougou), dont le souverain porte le titre de Moogo naaba (chef du Moogo), et une zone septentrionale, dominée par le Yatenga. L'apogée de la puissance mooga se situe au xviiie siècle, avec les règnes de Naaba Warga à Wogodogo et de Naaba Kango dans le Yatenga.

                  L'islam est introduit à la cour de Wogodogo par le Moogo naaba Dulugu (1796 ?-1825 ?), mais la conversion superficielle d'une partie de la haute aristocratie du royaume n'entraîne aucune modification notable dans les croyances de la population. Dans la seconde moitié du xixe siècle, de sérieuses menaces pèsent sur le royaume de Wogodogo : révoltes intérieures, pression, à l'ouest, d'anciens mercenaires d'origines zerma (Niger actuel), qui dominent les populations dites « gourounsi », entre la Volta Rouge et la Volta Noire, puis visées de Samori et de ses adversaires européens, Français et Anglais. L'histoire du Yatenga moderne s'ouvre avec le règne de Naaba Kango (1757-1787), artisan d'une politique de centralisation du pouvoir. Peu après sa mort, de graves conflits internes affaiblissent le royaume, tandis qu'à partir des années 1830 les Peuls du Masina (Mali actuel) menacent ses frontières septentrionales et orientales. À partir de 1879, le Yatenga s'enfonce progressivement dans un conflit dynastique qui va bientôt prendre les dimensions d'une guerre civile sans merci, et qui, en 1895, va permettre aux Français, installés depuis peu à Bandiagara (Mali actuel), de se poser en médiateurs entre les deux fractions ennemies de l'aristocratie du Yatenga. Le Yatenga devient protectorat français en 1895, sous le règne de Naaba Baogo ; la même année, les Français pénètrent dans Ouagadougou, dont le souverain, Naaba Wobgo, a pourtant signé l'année précédente un traité de protectorat avec un représentant du gouvernement britannique : le royaume de Wogodogo passe l'année suivante (1896) sous protectorat français.

                  À l'est du Moogo s'étend le pays des Gourmantché, dont le territoire correspond à une partie de la rive droite du fleuve Niger, appelée Gulma, ou Gurma. Culturellement proches des Moose, mais ne provenant pas de la même souche historique, les Gourmantché étaient organisés en royaumes[...]

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                  Écrit par

                  • : directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
                  • : directeur de recherche au C.N.R.S., à Sciences Po Bordeaux
                  • : maître de conférences en géographie à l'université de Paris-X-Nanterre
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Michel IZARD, René OTAYEK et Jean-Fabien STECK. BURKINA FASO [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Burkina Faso : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burkina Faso : carte physique

                  Burkina Faso : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burkina Faso : drapeau

                  Burkina Faso : population et activités - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Burkina Faso : population et activités

                  Autres références

                  • BURKINA FASO, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BOBO

                    • Écrit par Roger MEUNIER
                    • 408 mots

                    L'appellation Bobo est peu claire. Les ethnologues ont alimenté la confusion en distinguant Bobo Oulé ou Tara, Niénigué, Bobo Gbé ou Kian, Bobo Fing, Bobo Dioula. Les Bobo Oulé ainsi que les Niénigué sont des Bwa ; ils sont installés au Burkina Faso, au nord-est de Bobo-Dioulasso...

                  • BOBO-DIOULASSO

                    • Écrit par Pierre VENNETIER
                    • 234 mots
                    • 1 média

                    Deuxième ville du Burkina Faso par le nombre de ses habitants, capitale du pays (alors appelé Haute-Volta) jusqu'en 1947, Bobo-Dioulasso a pour origine le petit village de Sia, situé sur un promontoire entre deux marigots et agrandi par l'arrivée de commerçants dioula ; il fut transformé après sa conquête...

                  • CÔTE D'IVOIRE

                    • Écrit par Richard BANÉGAS, Universalis, Jean-Fabien STECK
                    • 13 572 mots
                    • 8 médias
                    ...intercommunautaires, comme ce fut le cas, à la fin de 1998, à Tabou, sur la côte ouest, où de véritables pogroms furent lancés contre les populations burkinabè parfois installées dans la région depuis des décennies. Des centaines de milliers de personnes, immigrées ou descendantes d'immigrés, furent...
                  • LOBI

                    • Écrit par Alain MOREL
                    • 846 mots

                    Les Lobi peuplent une région qui s'étend entre le 9e et le 11e degré de latitude nord et entre le 5e et le 6e degré de longitude ouest, de part et d'autre de la frontière séparant le Burkina Faso de la Côte-d'Ivoire, sur la rive droite de la Volta Noire. Ils forment une population...

                  • Afficher les 12 références

                  Voir aussi