Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BIOSPHÈRE

Le fonctionnement de la biosphère

Le fonctionnement de la biosphère est la résultante du fonctionnement de tous les êtres vivants qui la composent, et il se manifeste par des transferts continuels de matière et d'énergie entre le milieu physico-chimique ambiant et les organismes d'une part, entre les organismes d'autre part. Ces transferts correspondent à quelques grands mécanismes qui caractérisent divers groupes fonctionnels entre lesquels se répartissent les êtres vivants.

La structure fonctionnelle de la biosphère

Grâce à l'énergie lumineuse venue du Soleil, le dioxyde de carbone CO2, en se combinant avec l'eau (H2O), donne naissance à des précurseurs organiques à partir desquels s'élaborent, avec l'apport de divers sels minéraux (et notamment de nitrates et de phosphates), toutes les molécules complexes qui constituent la matière vivante. On a donné le nom de producteurs à l'ensemble des végétaux chlorophylliens qui assurent cette « matérialisation » de l'énergie du rayonnement solaire en l'énergie chimique de substances organiques. Les autres êtres vivants – animaux, végétaux sans chlorophylle, bactéries – ne sont que des transformateurs de cette matière organique qu'ils ingèrent à leur profit et utilisent à la faveur des réactions couplées de leur métabolisme. Ce sont des consommateurs, parmi lesquels on a distingué des herbivores consommateurs de végétaux, des carnivores consommateurs d'autres animaux. On réserve souvent le nom de décomposeurs aux micro-organismes ; quantitativement, leur rôle est prédominant dans le fonctionnement, mais il n'est en fait pas fondamentalement différent de celui des autres consommateurs.

On retrouve ce schéma fonctionnel dans tous les écosystèmes et c'est à leur échelle seule que peut être conduite l'étude du fonctionnement de la biosphère. De fait, à l'hétérogénéité de structure que traduit l'existence de biomes différents à la surface du globe répond évidemment une diversité du fonctionnement et en particulier de la production végétale.

Production primaire et flux d'énergie

Biosphère : productivité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Biosphère : productivité

Les travaux de Duvigneaud (1980) ont permis d'établir le tableau des superficies occupées par chaque grand type de milieu, de leur production primaire moyenne par hectare et de leur production à l'échelle du globe, d'une part en tonnes de matière organique (sèche), d'autre part en kilocalories.

L'ensemble des formations végétales photosynthétiques de la biosphère conduisent à une production totale de 180,6 × 109 t de matière organique (poids sec) – soit encore 85,6 × 1016 kcal –, dont 138,8 × 109 t pour les formations continentales et 41,8 × 109 t pour les formations marines. On trouvera par ailleurs une estimation plus détaillée des productions et des biomasses des divers écosystèmes continentaux.

Production organique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Production organique

De ces productions on a tenté de présenter la répartition géographique en se fondant sur des relations avec les données climatiques et, d'autre part, sur des études ponctuelles en divers points du globe. Il apparaît que les terres sont en moyenne plus productives que les océans et que leur productivité diminue, plus ou moins régulièrement, de l'équateur vers les pôles, les zones d'égale productivité correspondant sensiblement aux grandes zones de végétation. Dans les océans, le gradient de productivité est au contraire pratiquement inversé, les mers froides étant les productives par suite des mouvements ascendants de l'eau qui ramènent en surface les nitrates et les phosphates dissous. Ce phénomène se produit aussi dans certains secteurs des zones tropicales (zones d'upwelling).

Des estimations quelque peu différentes de la production végétale du globe ont été publiées, traduisant la marge d'incertitude qui persiste dans ce domaine, mais les[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'Université libre de Bruxelles
  • : professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie (faculté des sciences), ancien directeur du laboratoire de zoologie de l'École normale supérieure
  • : professeur émérite d'écologie à la faculté des sciences d'Orsay, université de Paris-Sud-Orsay

Classification

Pour citer cet article

Paul DUVIGNEAUD, Maxime LAMOTTE et François RAMADE. BIOSPHÈRE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Eduard Suess - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Eduard Suess

Les grands biomes terrestres - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les grands biomes terrestres

Biosphère : productivité - crédits : Encyclopædia Universalis France

Biosphère : productivité

Autres références

  • BIODIVERSITÉ

    • Écrit par Isabelle CHUINE, Sandra LAVOREL
    • 5 883 mots
    • 10 médias
    Le terme biodiversité est venu supplanter en quelque sorte celui de biosphère introduit pour la première fois en 1885 par le géologue autrichien Eduard Suess (1831-1914). La biosphère représente l’ensemble des organismes vivants ainsi que les milieux dans lesquels ils vivent. Elle comprend donc à la...
  • CLIMAX

    • Écrit par Yolande LUBIN
    • 661 mots

    Emprunté à la phytosociologie, le terme « climax » désigne l'ensemble sol-végétation caractérisant un milieu donné et parvenu, en l'absence de perturbations extérieures, à un état terminal d'évolution. Le climax du sol ou pédoclimax est constitué par le profil pédologique en équilibre, par l'intermédiaire...

  • CYCLES BIOGÉOCHIMIQUES

    • Écrit par Jean-Claude DUPLESSY
    • 7 878 mots
    • 6 médias
    Si l'hydrogène (H) est l'élément le plus abondant de la biosphère, il n'apparaît qu'exceptionnellement à l'état libre, au sein de quelques fermentations bactériennes, bien qu'il soit le vecteur essentiel de la bioénergétique : photosynthèse, respiration, fermentation....
  • ÉCOLOGIE

    • Écrit par Patrick BLANDIN, Denis COUVET, Maxime LAMOTTE, Cesare F. SACCHI
    • 20 635 mots
    • 15 médias

    Le terme écologie (du grec oikos, demeure, et logos, science) a été proposé par Ernst Haeckel en 1866 pour désigner la science qui étudie les rapports entre les organismes et le milieu où ils vivent. Cette définition reste encore valable, mais elle demande à être approfondie et précisée, car elle...

  • Afficher les 15 références

Voir aussi