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VIÈTE FRANÇOIS (1540-1603)

Viète est célèbre aujourd'hui en tant qu'inventeur de l' algèbre moderne. Or, à son époque, il était plus connu comme maître des requêtes et conseiller privé d'Henri IV que comme mathématicien. Toute sa vie est en effet marquée par cette dualité d'une carrière politique brillante et d'un ardent travail de cabinet sur les plus hauts problèmes posés par les mathématiques du xvie siècle.

Son œuvre scientifique a beaucoup souffert de ses nombreuses occupations politiques et du peu de temps qu'elles lui laissaient. Il reste néanmoins que la contribution de Viète au développement des mathématiques à la fin du xvie siècle est fort importante. Elle se caractérise par l'introduction systématique de la représentation littérale dans les problèmes algébriques, tant pour les inconnues que pour les quantités connues, ce qui présente le principal avantage de traiter le cas général et non les cas particuliers et de s'intéresser à la structure des problèmes plutôt qu'à leur expression.

Un homme d'État et un savant

Né à Fontenay-le-Comte (Vendée) en 1540, François Viète, fils d'Estienne Viète et de Marguerite Dupont, se trouve par sa mère cousin de Barnabé Brisson. Il portait le nom de seigneur de La Bigotière, du nom de la métairie qu'il possédait près de Foussay. Il fit ses études de droit à la faculté de Poitiers et entra dans la vie active comme avocat au siège de Fontenay-le-Comte. Secrétaire particulier de Jean de Parthenay-Larchevêque, il demeure quelques années au domaine du parc de Soubise.

Nommé conseiller au parlement de Bretagne en 1573, il y séjourne en fait assez peu, occupé qu'il est par ses travaux mathématiques et les missions confidentielles que lui confie le roi. On retrouve ensuite sa trace à Paris en 1579 où il publie son premier ouvrage : le Canon mathematicus, accompagné du Liber singularis.

Nommé maître des requêtes de l'hôtel du roi en 1580, il est démis de sa fonction en 1585, à la suite de conflits entre les familles de Guise et d'Albret au sujet de Françoise de Rohan dont il était très proche.

En 1589, il est à Tours et prépare la publication de son œuvre scientifique. Il s'occupe également de cryptographie statistique pour le compte du roi. Il regagne Paris avec ce dernier et est nommé conseiller privé. Il continue de publier des ouvrages mathématiques au cours de polémiques diverses avec Joseph Scaliger et Adrien Romain (Adriaan van Roomen).

Viète meurt à Paris en février 1603, après une assez longue période de déclin, au cours de laquelle il se prend de querelle avec Clavius (Christoph Klau) au sujet du calendrier grégorien. De nombreux manuscrits restent inédits à cette époque, certains ne seront jamais imprimés ou seront même presque entièrement détruits.

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Écrit par

  • : chargé de recherche au Laboratoire d'études et de recherches en sciences humaines appliquées de la Société Kodak-Pathé.

Classification

Pour citer cet article

Jean GRISARD. VIÈTE FRANÇOIS (1540-1603) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ÉQUATIONS ALGÉBRIQUES

    • Écrit par Jean ITARD
    • 5 672 mots
    À part cela, le xviie siècle apporte peu dans la théorie des équations affines, sinon le développement par Descartes du calcul littéral de Viète. Cependant Leibniz entrevoit le calcul matriciel. Au siècle suivant, le Suisse Gabriel Cramer (1704-1752) fait la première étude exhaustive des systèmes...
  • NOTATION MATHÉMATIQUE

    • Écrit par Hans FREUDENTHAL
    • 10 338 mots
    • 1 média
    La croix de multiplication est plus récente. Michael Stifel (1545) indiquait la multiplication par un M ; François Viète (1591) employait le mot latin in. Le premier exemple authentique de la croix se trouve chez William Oughtred (1637). Le point de multiplication provient de Leibniz (dès 1698). On...
  • NUMÉRIQUE CALCUL

    • Écrit par Jean-Louis OVAERT
    • 5 567 mots
    ...interpolant g sur l'intervalle[a,b]par une fonction affine ϕ, et en définissant β par la relation ϕ(β) = 0. Cette méthode a été utilisée par Viète (1540-1603) et par Descartes (1596-1650), dans le cas des équations algébriques. La majoration de l'erreur a été effectuée par Lagrange....
  • RÉELS NOMBRES

    • Écrit par Jean DHOMBRES
    • 14 916 mots
    ...Ainsi, la série géométrique est envisagée du point de vue des proportions : chaque terme est à son successeur ce que le premier terme est au second, et la notation
    sera employée jusqu'au xixe siècle. La somme des n premiers termes, est donnée par Euclide, etViète, en 1593, donne pour q < 1 la somme infinie :

Voir aussi