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8-27 août 2011

Union européenne. Tension sur les marchés financiers et plans d'austérité des gouvernements

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Le 8, alors que les valeurs boursières continuent de chuter et que la pression des marchés financiers sur l'Espagne et l'Italie s'accentue, le président de la Banque centrale européenne (B.C.E.) Jean-Claude Trichet annonce que celle-ci interviendra pour racheter de la dette espagnole et italienne sous forme d'obligations d'État. Cette décision fait suite à l'engagement pris par Madrid et Rome d'adopter des mesures d'austérité supplémentaires, et à celui de Paris et de Berlin de faire ratifier par leurs Parlements, d'ici à la fin de septembre, l'utilisation effective du Fonds européen de stabilité financière (F.E.S.F.), lequel avait été créé en juin en vue d'aider les pays de la zone euro en difficulté.

Le 10, les valeurs des banques européennes qui détiennent de la dette souveraine de pays vulnérables, comme celles de la Société générale, sont vivement attaquées sur les marchés boursiers, à la suite de rumeurs sur le risque de défaut de l'Espagne et de l'Italie. La chute des valeurs bancaires reflète la préoccupation des marchés concernant la crise des dettes souveraines.

Le 12, le gouvernement italien adopte un nouveau plan d'austérité à hauteur de 45,5 milliards d'euros – 20 milliards en 2012 et 25,5 milliards en 2013. Il s'ajoute au plan précédent, décidé en juillet, d'un montant de 48 milliards d'euros échelonnés jusqu'en 2014. Il comprend notamment une taxation des plus hauts revenus et une forte diminution du personnel et des dotations budgétaires des collectivités locales. Le 29, toutefois, le président du Conseil Silvio Berlusconi obtiendra l'abandon du projet de taxation des hauts revenus.

Le 12 également, l'Autorité des marchés financiers, en France, ainsi que ses homologues italienne, espagnole et belge, interdisent les ventes à découvert – instrument de spéculation sur la baisse d'une action – sur une sélection de titres financiers, pour une durée de quinze jours. Cette mesure n'empêche pourtant pas les titres concernés de continuer à baisser. Le 25, elle sera toutefois reconduite jusqu'à fin septembre.

Le 16, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel, réunis à Paris, expriment leur intention de renforcer l'intégration économique au sein de la zone euro. Ils proposent l'instauration d'un « gouvernement économique » qui réunirait les chefs d'État et de gouvernement deux fois par an sous la présidence de Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, l'inscription dans la Constitution des dix-sept États de la zone euro de la « règle d'or » comme principe de l'équilibre budgétaire, la création d'une taxe sur les transactions financières au sein de l'Union européenne, et la fixation de taux et d'assiette identiques pour l'impôt sur les sociétés en France et en Allemagne. Toutefois, Berlin refuse la création d'euro-obligations – instruments destinés à mutualiser les dettes européennes – et le renforcement des moyens financiers du F.E.S.F.

Le 16 également, la directrice générale du F.M.I. Christine Lagarde met en garde les gouvernements contre une trop grande rigueur budgétaire, dans une tribune publiée dans le Financial Times et intitulée « Ne faites pas caler la reprise mondiale en bloquant les budgets ».

Le 23, le président du gouvernement espagnol José Luis Rodríguez Zapatero annonce de nouvelles mesures de rigueur pour un montant de 5 milliards d'euros et exprime le souhait de voir la « règle d'or » adoptée par le Parlement avant la fin de la législature – des élections législatives anticipées sont prévues en novembre. Ces mesures s'ajoutent au plan d'austérité de 65 milliards d'euros adopté en mai 2010.

Le 27, lors du symposium annuel de la Réserve fédérale américaine à Jackson Hole (Wyoming), son président Ben Bernanke et la directrice générale du F.M.I. Christine Lagarde déclarent que « la politique macroéconomique doit soutenir la croissance » et préconisent une recapitalisation des banques européennes, par des fonds privés ou publics, en vue de faire face à la chute de la croissance et aux risques générés par les dettes publiques.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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