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8-23 octobre 1984

Salvador. Rencontre entre le président José Napoleón Duarte et la guérilla

Le 8, José Napoleón Duarte prononce un discours devant l'Assemblée générale des Nations unies : il propose aux dirigeants de la guérilla de le rencontrer, « seul » et « sans arme », dans la localité de La Palma (6 000 habitants), située à 80 kilomètres au nord de San Salvador dans une région contrôlée par la guérilla. Radio-Venceremos, la radio des insurgés, annonce dès le 9 que cette proposition est acceptée.

Le 15, la rencontre a lieu dans une église de La Palma en présence de Mgr Rivera y Damas, archevêque de San Salvador, et de deux de ses adjoints. Le président Duarte est accompagné du général Vides Casanova, ministre de la Défense et chef des forces armées. La délégation de la rébellion est formée de deux représentants politiques, Guillermo Ungo et Ruben Zamora, respectivement président et vice-président du Front démocratique révolutionnaire (F.D.R.), et de quatre membres du Front Farabundo Marti de libération nationale (F.M.L.N.), l'organe de coordination de la guérilla.

À l'issue de cinq heures de réunion, Mgr Rivera y Damas annonce que les dirigeants de la guérilla et le président Duarte se reverront en novembre et qu'une commission mixte va être mise en place, comprenant quatre représentants de la guérilla, quatre du gouvernement et un « modérateur », qui sera un évêque.

Le 18, le F.M.L.N. annonce une campagne d'interruption des transports terrestres dans tout le pays et, le 19, les forces gouvernementales lancent une vaste offensive dans la province orientale du Morazán. Cette opération se solde, le 23, par un grave revers avec la mort de trois des principaux officiers qui la dirigeaient, victimes de la chute de leur hélicoptère. Radio-Venceremos affirme que ce dernier a été abattu par la guérilla, mais l'état-major soutient qu'il s'agit d'un accident dû à des causes mécaniques.

La recrudescence des affrontements s'explique par la volonté des deux parties d'obtenir de meilleures positions tactiques avant la reprise du dialogue politique.

— Universalis

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