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7-29 juillet 2005

Royaume-Uni. Attentats islamistes meurtriers à Londres

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Le 7, Londres est frappé en moins d'une heure par quatre attentats à la bombe dans trois rames de métro et un bus, qui font cinquante-six morts et de nombreux blessés. Ces attentats se produisent au lendemain de l'annonce du choix de Londres comme ville olympique pour 2012 et alors que le Royaume-Uni exerce la présidence tournante de l'Union européenne depuis le début du mois ainsi que celle du G8 – dont les membres sont réunis en sommet à Gleneagles, en Écosse. Les attentats sont revendiqués sur Internet par un groupe inconnu, l'Organisation secrète du djihad d'Al-Qaida en Europe, qui déclare vouloir « se venger du gouvernement croisé et sioniste britannique, en représailles aux massacres que la Grande-Bretagne commet en Irak et en Afghanistan ». Le gouvernement confirme la validité de la piste islamiste. Les mesures de sécurité sont aussitôt renforcées dans la plupart des capitales européennes et aux États-Unis. Le Premier ministre Tony Blair déclare: « Ce n'est pas une attaque contre une nation, mais contre toutes les nations et le monde civilisé. » « Nous ne permettrons pas à la violence de changer nos sociétés et nos valeurs », ajoute-t-il.

Le 8, la presse met en cause les services de renseignement, qui avaient baissé d'un cran, en juin, leur niveau d'alerte face à la menace terroriste.

Le 13, Tony Blair annonce son intention d'expulser « ceux qui attisent la haine ». Londres a été longtemps critiqué par les autres capitales occidentales pour son laxisme en matière de sécurité antiterrorisme.

Le 14, la police affirme avoir identifié les quatre poseurs de bombe, des Britanniques musulmans, d'origine pakistanaise pour trois d'entre eux et jamaïcaine pour le dernier, qui sont morts dans les explosions. C'est la première fois que des kamikazes agissent en Europe.

Le 21, une nouvelle série d'attentats simultanés se produit à Londres, dans trois stations de métro et un bus, sans faire de victime: seuls les détonateurs des bombes ont explosé. La police relève toutefois l'intention de tuer des auteurs de ces attentats. Une cinquième bombe sera retrouvée dans un parc londonien.

Le 22, les Brigades Abou Hafs Al-Masri – du nom d'un chef d'Al-Qaida tué en Afghanistan –, qui s'étaient déjà manifestées après les attentats du 7, revendiquent les attentats du 21.

Le 22 également, la police abat un suspect dans une station de métro de la capitale. Scotland Yard admet le lendemain qu'il s'agit d'une erreur. Son directeur, Ian Blair, défend toutefois la politique du « tirer pour tuer », en raison des circonstances.

Le 26, les deux chefs de l'opposition, le conservateur Michael Howard et le libéral démocrate Charles Kennedy, reçus par Tony Blair, approuvent le principe du renforcement de la législation antiterrorisme, avec notamment la création d'un délit « d'incitation au terrorisme ».

Le 27, la police arrête à Birmingham l'un des auteurs présumés des attentats du 21. Il s'agit d'un Somalien.

Le 29, trois autres auteurs présumés des attentats du 21 sont arrêtés à Londres, tandis qu'un cinquième, un Britannique d'origine éthiopienne, est interpellé par la police italienne à Rome. Dix-huit autres personnes sont détenues au Royaume-Uni dans le cadre de l'enquête.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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