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6-25 mai 1994

Afrique du Sud. Élection de Nelson Mandela à la présidence

Le 6, la publication des résultats officiels des premières élections multiraciales d'avril confirment la victoire du Congrès national africain (A.N.C.) de Nelson Mandela qui remporte 62,65 p. 100 des suffrages et 252 sièges sur 400 dans le nouveau Parlement. Le Parti national (N.P.) du Premier ministre sortant Frederik De Klerk obtient 20,39 p. 100 des voix et 82 sièges, et l'Inkatha, le mouvement conservateur à dominante zouloue de Mangosuthu Buthelezi, 10,54 p. 100 des suffrages et 43 sièges. Le Front de la liberté (F.F.) de Constand Viljoen, partisan d'un État blanc, obtient 2,17 p. 100 des voix et 9 sièges ; le Parti démocrate (D.P.) de Zach de Beer, représentant l'opposition blanche à l'apartheid, 1,73 p. 100 des voix et 7 sièges ; le Congrès panafricain, 1,25 p. 100 des voix et 5 sièges ; enfin, le Parti africain démocrate-chrétien, 0,45 p. 100 des voix et 2 sièges. L'A.N.C. n'atteint pas la majorité des deux tiers qui lui auraient permis d'élaborer seule la future Constitution. La Commission électorale indépendante juge le scrutin « libre et honnête » malgré la constatation de fraudes, notamment dans la province du Kwazulu-Natal, fief de l'Inkatha.

Le 9, Nelson Mandela, seul candidat, est déclaré élu au poste de président de la République par le nouveau Parlement réuni pour la première fois au Cap.

Le 10, il prête serment à Pretoria en présence d'une quarantaine de chefs d'État étrangers. Dans son discours d'investiture, il appelle à la réconciliation et au pardon. Les deux vice-présidents sont Thabo Mbeki, président national de l'A.N.C., et Frederik De Klerk. Le gouvernement, dont les postes sont répartis proportionnellement au score des partis ayant obtenu plus de 5 p. 100 des voix, est composé de 18 membres de l'A.N.C., 6 membres du N.P. et 3 membres de l'Inkatha. Mangosuthu Buthelezi est nommé ministre des Affaires intérieures. Les ministres sortants de l'Agriculture et des Finances sont reconduits. L'épouse séparée du président, Winnie Mandela, est vice-ministre.

Le 20, les 90 sénateurs – 60 appartiennent à l'A.N.C., 17 au N.P., 5 à l'Inkatha, 5 au F.F. et 3 au D.P. – prêtent serment au Cap.

Le 23, l'Afrique du Sud devient le cinquante-troisième pays de l'Organisation de l'unité africaine. Le 30, elle deviendra le cent unième membre du Mouvement des non-alignés, le 1er juin, le cinquante-troisième pays du Commonwealth et, enfin, le 23 juin, elle redeviendra membre à part entière de l'O.N.U.

Le 24, Cyril Ramaphosa, secrétaire général de l'A.N.C., est élu président de l'Assemblée constituante, qui regroupe les députés et les sénateurs.

Le 24 également, devant l'Assemblée constituante, Nelson Mandela lance son Programme de reconstruction et de développement, et promet des mesures en faveur des « désavantagés » dans les cent jours.

Le 25, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 919 qui lève l'embargo sur les armes à destination de l'Afrique du Sud imposé en novembre 1977 et met fin à toutes les autres mesures de restriction encore en vigueur.

— Universalis

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