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4-17 mars 1982

France. L'« affaire Francisci », entre politique et grand banditisme

Le 4, deux juges d'instruction perquisitionnent aux cabinets de deux avocats : Me Roland Dumas et Me Paul Lombard. Cette visite est liée à l'assassinat, le 15 janvier, de Marcel Francisci – conseiller général R.P.R. de Corse-du-Sud et patron du cercle de jeux Haussmann – longtemps présenté, à l'époque de la French Connection, comme un des « gros bonnets » de la drogue en France. Dans la poche du mort avait été trouvée une bande magnétique, où figurait l'enregistrement de ses conversations téléphoniques avec Me Lombard. Il apparaissait que Marcel Francisci cherchait des intermédiaires pour obtenir la réouverture de son cercle dont l'autorisation d'exploitation avait été supprimée par le ministère de l'Intérieur.

Le 8, Gaston Defferre affirme qu'aucun des deux avocats n'est intervenu auprès de lui. Me Lombard, avocat marseillais, est l'avocat de Gaston Defferre, tandis que Me Dumas, député socialiste de la Dordogne, est un ami personnel de François Mitterrand.

Le 11, au cours d'une réunion tenue à Marseille, dans le cadre de la campagne pour les élections cantonales, Gaston Defferre accuse les leaders du R.P.R., Jacques Chirac, Bernard Pons et Charles Pasqua, d'être « les amis, les protecteurs et les complices de Francisci ». Le 12, ceux-ci portent plainte en diffamation contre le ministre de l'Intérieur. Cette plainte, intervenant deux jours avant le premier tour des élections cantonales, où Jacques Chirac est candidat à Meymac (Corrèze), le maire de Paris utilise la procédure de citation directe, obligeant le tribunal à examiner l'affaire dans les vingt-quatre heures.

Le 14, la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris condamne le ministre de l'Intérieur à 1 500 francs d'amende. Tandis que Gaston Defferre fait appel de sa condamnation, les plaignants, estimant que l'incident est clos, renoncent aux poursuites qu'ils avaient engagées.

— Universalis

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