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2-30 mars 1982

France. Mort suspecte de René Lucet

Le 2, Nicole Questiaux, ministre de la Solidarité nationale, retire son agrément à René Lucet, directeur de la caisse primaire centrale d'assurance maladie des Bouches-du-Rhône, qui avait été suspendu dix jours auparavant après qu'un rapport de l'inspection générale des affaires sociales eut constaté des irrégularités de gestion. Pour le directeur démis, il s'agit d'une affaire politique : on le jetterait « en pâture » à la C.G.T. à qui il s'oppose.

Le 4 au matin, on découvre le corps de René Lucet à son domicile marseillais. Le suicide semble ne faire aucun doute ; les réactions sont vives : le syndicat F.O., qui soutenait son action, et les partis politiques de l'opposition dénoncent les campagnes de calomnie, et pour la C.G.C. il s'agit de « chasse aux sorcières ». Le parquet de Marseille ordonne l'autopsie, tandis que la sûreté urbaine enquête sur les causes du suicide.

Le 15, Albert Vilatte, procureur de la République de Marseille, ordonne de nouvelles expertises sur les circonstances de la mort, l'autopsie ayant révélé que deux balles ont été tirées du revolver. Deux collèges d'experts nationaux (médecine légale et balistique) sont désignés le 17.

Le 25, le parquet de Marseille ordonne l'ouverture d'une information judiciaire, les experts ne réussissant pas à confirmer ni à infirmer la thèse du suicide de René Lucet. Le retard avec lequel cette décision a été prise est sanctionné par la mutation, le 30, d'Albert Vilatte qui succède à Marcel Dorwling-Carter comme avocat général à la cour d'appel de Paris.

— Universalis

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