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4-15 avril 2016

Panamá. Révélation des « Panama papers ».

Le 4, des journaux de plusieurs pays publient des informations issues des archives du cabinet de conseil panaméen Mossack Fonseca, spécialisé depuis 1977 dans la création et la domiciliation de sociétés dans les paradis fiscaux. Près de 11,5 millions de documents, datés de 1977 à 2015, ont été remis anonymement au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, lequel a fait appel au Consortium international des journalistes d’investigation basé à Washington pour les exploiter. Cent neuf médias de soixante-seize pays ont participé à l’enquête baptisée « Panama papers ». Les documents révèlent les montages offshore auxquels ont recours nombre de personnalités du monde politique et économique ou des célébrités. Certaines des sociétés concernées ont une activité réelle et légale ; la plupart sont destinées à dissimuler des avoirs aux services fiscaux ou à accueillir des fonds d’origine criminelle. Parmi les bénéficiaires de ces opérations figurent une douzaine de chefs d’État et de gouvernement, dont six en activité, des organisations terroristes, des trafiquants d’armes ou de drogue, ou encore des pays accusés d’alimenter la prolifération nucléaire. Le cabinet Mossack Fonseca invoque la responsabilité des établissements chargés de gérer les fonds de ces sociétés. Trois cent soixante-cinq banques dans le monde ont fait appel aux services du cabinet panaméen. La publication de ces informations dans la presse se poursuit les jours suivants. Ces révélations donneront lieu, dans plusieurs pays, à l’ouverture d’enquêtes par la justice ou des organismes régulateurs.

Le 5, le Premier ministre islandais Sigmundur David Gunnlaugsson, que les « Panama papers » accusent de détenir une société aux îles Vierges britanniques, annonce sa démission.

Le 7, le Premier ministre britannique David Cameron reconnaît avoir détenu, entre 1997 et 2010, des parts dans le fonds d’investissement géré par son père Ian Cameron et alors hébergé dans un paradis fiscal par les soins du cabinet Mossack Fonseca. Ce fonds n’a jamais payé d’impôts au Royaume-Uni.

Le 15, le ministre espagnol de l’Industrie, José Manuel Soria, cité dans les « Panama papers » comme possesseur de sociétés offshore, présente sa démission.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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