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3-27 mai 2021

France - Rwanda. Visite du président Emmanuel Macron au Rwanda.

Le 3, au terme de quinze ans d’instruction, le procureur chargé du dossier de Bisesero requiert un non-lieu. Les troupes françaises de l’opération Turquoise étaient accusées de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité, en lien avec des massacres de réfugiés tutsi perpétrés dans les collines de Bisesero, près du lac Kivu, en juin 1994. Le procureur indique que l’instruction n’a permis d’établir « aucune aide ou assistance des troupes françaises lors de la commission d’exactions, aucune adhésion de ces dernières au projet criminel poursuivi par les forces génocidaires, ni aucune abstention d’intervenir face à des crimes constitutifs d’un génocide ou de crimes contre l’humanité en vertu d’un accord antérieur ». Le rapport de la commission Duclert sur l’implication de la France dans le drame rwandais, paru en mars, avait qualifié l’épisode de Bisesero d’« échec profond pour la France », lié selon lui à des défauts de communication, de renseignement et d’analyse.

Rapprochement entre Paris et Kigali, 2021 - crédits : Ludovic Marin/ AFP

Rapprochement entre Paris et Kigali, 2021

Le 27, le président Emmanuel Macron se rend à Kigali à l’occasion du vingt-septième anniversaire du début du génocide des Tutsi. Dans un discours prononcé au mémorial de Gisozi, il reconnaît la « responsabilité » de la France en raison de son soutien au régime génocidaire, ainsi que « la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité ». Il sollicite le pardon de « ceux qui ont traversé la nuit » et exprime l’espoir de « sortir de cette nuit et de cheminer de nouveau ensemble ». Le président rwandais Paul Kagame salue ces propos qui ont « plus de valeur que des excuses ».

— Universalis

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