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3-26 mars 2010

Israël - Autorité palestinienne - États-Unis. Crise entre Jérusalem et Washington au sujet des colonies juives

Le 3, les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe décident de soutenir l'ouverture de négociations de paix indirectes entre Israël et l'Autorité palestinienne, « afin de faciliter les efforts des États-Unis ».

Le 5, sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, des affrontements opposant de jeunes Palestiniens à la police israélienne font plusieurs dizaines de blessés. Les Palestiniens protestent contre l'inscription à l'inventaire du patrimoine juif du caveau des Patriarches à Hébron et de la tombe de Rachel à Bethléem.

Le 7, l'émissaire des États-Unis au Proche-Orient George Mitchell commence les navettes diplomatiques entre le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Le 8, le vice-président américain Joseph Biden entreprend une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Le 8 également, le gouvernement israélien autorise la construction de cent douze nouveaux logements dans la colonie ultra-orthodoxe de Betar Illit, en Cisjordanie. Il précise que le moratoire sur la construction de nouvelles colonies instauré pour dix mois en novembre 2009 peut être interrompu « en cas de problèmes de sécurité », comme celui que pose le regain de violences des derniers jours. « Chaque fois qu'il y a des discussions pour faire la paix, le gouvernement israélien annonce davantage de colonies », commente le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat.

Le 9, le gouvernement israélien, sur l'initiative du ministre de l'Intérieur Eli Yishaï, président du parti religieux Shass, autorise la construction de mille six cents logements dans la colonie ultra-orthodoxe de Ralat Shlomo, à Jérusalem-Est – le moratoire de novembre 2009 ne concerne pas Jérusalem. La réaction des États-Unis est inhabituelle: la Maison-Blanche publie un communiqué condamnant la décision israélienne, tandis que Joseph Biden dénonce ce « genre de mesure qui sape la confiance dont nous avons besoin en ce moment précis ».

Le 10, l'Autorité palestinienne annonce son intention de ne pas participer aux négociations de paix dans l'attente d'« une réponse américaine à [sa] demande que les Israéliens renoncent à la construction » de nouvelles implantations.

Le 15, alors que les pressions américaines se renforcent, Benyamin Nétanyahou affirme que « la construction continuera à Jérusalem ».

Le 16, tandis que George Mitchell reporte sine die son retour en Israël, la secrétaire d'État Hillary Clinton réaffirme « le lien étroit et indestructible » entre les États-Unis et l'État hébreu.

Le 16 également, de nouveaux affrontements – les plus violents depuis deux ans – opposent de jeunes Palestiniens aux forces de l'ordre à Jérusalem-Est.

Le 19, le « quartet » pour le Proche-Orient (États-Unis, Russie, Union européenne, O.N.U.), réuni à Moscou, appelle lui aussi Israël à geler la colonisation.

Le 23, Benyamin Nétanyahou rencontre le président américain Barack Obama à huis clos, à Washington. Les deux hommes ne parviennent à aucun accord sur les « mesures de confiance » que les États-Unis demandent à Israël d'adopter afin de permettre la reprise des négociations indirectes avec les Palestiniens.

Le 25, tandis que le secrétaire américain à la Défense Robert Gates estime que le piétinement du processus de paix au Proche-Orient « sape les intérêts américains en matière de sécurité nationale », la presse israélienne parle d'une « embuscade » tendue par Barack Obama lors de la visite de Benyamin Nétanyahou à Washington deux jours plus tôt.

Le 26, à Gaza, un incident armé entre Tsahal et les brigades Ezzedine Al-Qassam, bras armé du Hamas, cause la mort de deux soldats israéliens et d'au moins trois Palestiniens. Il s'agit de l'accrochage le plus meurtrier depuis la fin de l'opération Plomb durci à Gaza, en janvier 2009.

— Universalis

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