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27-28 mars 1994

Italie. Victoire de la coalition de droite menée par Silvio Berlusconi aux élections législatives

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Les 27 et 28, les élections législatives se déroulent pour la première fois selon le nouveau mode de scrutin dont le principe a été adopté par référendum en avril 1992 : le scrutin uninominal à un tour s'applique aux trois quarts des sièges, le quart restant étant attribué à la proportionnelle aux partis obtenant au moins 4 p. 100 des voix. Les effets conjugués de cette nouvelle loi électorale, considérée comme l'acte de naissance d'une « seconde République », et de l'évolution récente de la situation des partis, principalement du fait de l'opération judiciaire « Mains propres », aboutissent à un bouleversement du paysage politique. Le centre apparaît comme le grand perdant de la consultation. Pivot de toutes les coalitions gouvernementales de l'après-guerre, les démocrates chrétiens du Parti populaire italien (P.P.I., ex-Démocratie chrétienne) de Mino Martinazzoli et du Pacte Mario Segni, rassemblés au sein du Pacte pour l'Italie, ne comptent que 46 députés sur 630 et 31 sénateurs sur 315. À la proportionnelle, le P.P.I. recueille 11,1 p. 100 des voix et le Pacte Segni, 4,6 p. 100 (la D.C. avait recueilli 29,7 p. 100 des voix aux élections législatives à la proportionnelle intégrale d'avril 1992). L'Alliance des progressistes, coalition des partis de gauche, ne parvient pas à élargir son électorat traditionnel et obtient 213 députés et 122 sénateurs. À la proportionnelle, seuls le Parti démocratique de la gauche (ex-communiste) d'Achille Occhetto et les communistes orthodoxes de Rifondazione Comunista dépassent les 4 p. 100, avec respectivement 20,4 p. 100 (16,1 p. 100 en 1992) et 6 p. 100 (5,6 p. 100 en 1992) des suffrages. Le grand vainqueur du scrutin est le Pôle de la liberté fondé par l'homme d'affaires Silvio Berlusconi, qui allie son mouvement Forza Italia créé en janvier, la Ligue du Nord d'Umberto Bossi, le Mouvement social italien (M.S.I., néo-fasciste) de Gianfranco Fini fondu au sein de l'Alliance nationale, et le centre chrétien-démocrate (C.C.D.). Avec 366 députés, la coalition de droite remporte la majorité absolue à la Chambre (155 élus pour Forza Italia-C.C.D., 106 pour la Ligue du Nord et 105 pour l'Alliance nationale) et la frôle au Sénat où elle obtient 155 élus. À la proportionnelle, Forza Italia recueille 21 p. 100 des suffrages, l'Alliance nationale 13,5 p. 100 (le M.S.I. avait obtenu 5,4 p. 100 des voix en 1992) et la Ligue du Nord 8,4 p. 100 (8,6 p. 100 en 1992). Le taux de participation s'élève en moyenne à 86 p. 100. Silvio Berlusconi présente aussitôt un programme de gouvernement d'inspiration très libérale. Mais le caractère hétéroclite des forces regroupées au sein du Pôle de la liberté apparaît bientôt, Umberto Bossi affirmant qu'il ne soutiendrait pas Silvio Berlusconi comme chef de gouvernement et qu'il refuserait de gouverner au côté du M.S.I.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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