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25 mai-1er juin 1991

France. Mort d'un jeune beur placé en garde à vue après des incidents dans une banlieue de Mantes-la-Jolie

Dans la nuit du 25 au 26, de violentes échauffourées opposent les forces de l'ordre à des jeunes qui les agressent et qui pillent des magasins du centre commercial du Val-Fourré, banlieue de vingt-huit mille habitants de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Six des casseurs sont placés en garde à vue. D'autres incidents du même type éclatent cette nuit-là à Toulouse, dans le quartier de la Faourette, et à Carpentras, où huit véhicules sont incendiés.

Le 27, un des six jeunes placés en garde à vue, Aïssa Ihich, Français d'origine marocaine âgé de dix-huit ans, décède à l'issue de sa garde à vue au commissariat de Mantes. Le malaise cardiaque dont il a été victime a été occasionné par une crise d'asthme qu'il n'a pu stopper faute de médicaments. Son père était venu lui en apporter, mais les policiers avaient refusé de les lui remettre. Édith Cresson se rend, le 28, chez les parents de la victime, tandis que le ministre de l'Intérieur se prononce en faveur d'une réforme de l'organisation des gardes à vue dans les commissariats.

Le 29, à l'Assemblée nationale, le Premier ministre en appelle à l'union et à l'imagination pour résoudre le problème des quartiers défavorisés.

Le 1er juin, par deux cent soixante-treize voix contre deux cent soixante-cinq, les députés votent le projet de loi d'orientation sur la ville qu'ils examinaient en première lecture depuis le 28. Ce texte « antighettos », adopté grâce à l'abstention du P.C.F., et qui constitue le troisième volet de la politique gouvernementale contre l'exclusion et la ségrégation, après la loi sur le logement des plus démunis et celle sur la solidarité financière des communes, définit un droit à la ville et prévoit de nouvelles réglementations en matière d'urbanisme afin de mieux insérer les logements sociaux dans les agglomérations.

— Universalis

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