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20-21 octobre 1991

Turquie. Défaite du parti au pouvoir aux élections législatives

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Le 20, les électeurs turcs sont appelés à renouveler les 450 sièges du Parlement. Au pouvoir depuis 1983, le Parti de la mère patrie (A.N.A.P., centre droit), fondé par le président Turgut Özal, subit un grave revers et perd la majorité en n'obtenant, avec 24 p. 100 des voix (— 12,2 p. 100), que 115 sièges (— 177). Malgré d'indéniables réussites et une ouverture du pays vers l'extérieur, le maintien d'une forte inflation (70 p. 100) et un népotisme trop voyant sont sans doute à l'origine de cet échec. L'A.N.A.P. reste toutefois la deuxième force politique du pays, derrière le Parti de la juste voie (D.Y.P., conservateur) de Suleyman Demirel, grand vainqueur du scrutin, qui remporte 178 sièges (+ 119) avec 27 p. 100 des voix (+ 7,9 p. 100). Le Parti populiste social-démocrate (S.H.P., gauche traditionnelle) d'Erdal Inonu reste en troisième place, malgré un léger tassement de ses résultats (88 sièges, — 11 ; 20,8 p. 100 des voix, — 3,9 p. 100). La surprise du scrutin – car la victoire du D.Y.P. avait été anticipée par les sondages – se situe dans les résultats du Parti de la prospérité (R.P., extrémiste islamique) qui, avec 16,9 p. 100 des voix (+ 9,8 p. 100), obtient 62 sièges, alors qu'il n'était pas représenté dans l'Assemblée sortante. Enfin, dans les provinces du Sud-Est, le Parti travailliste du peuple (P.T.P., pro-kurde), dont les candidats se sont présentés sous l'étiquette du S.H.P., obtient près de 70 p. 100 des voix, consacrant ainsi l'affirmation d'un radicalisme minoritaire.

Le 21, le Premier ministre Mesut Yilmaz, dirigeant de l'A.N.A.P., remet sa démission au président Özal, tandis que Suleyman Demirel, qui a déjà été six fois Premier ministre depuis 1965, commence à négocier la formation de son septième cabinet.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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