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1er juillet-17 août 2007

États-Unis - Russie. Montée des tensions

Les 1er et 2, dans un contexte de relations détériorées entre leurs deux pays, George W. Bush reçoit Vladimir Poutine dans sa résidence familiale de Kennebunkport (Maine) pour un week-end de « rencontre informelle », en compagnie toutefois de la secrétaire d'État américaine Condoleeza Rice et du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. À côté des dossiers de l'Iran et du Kosovo, le principal sujet de désaccord demeure le projet américain d'un « bouclier antimissile » comprenant l'installation d'un radar en République tchèque et de sites de lancement de missiles intercepteurs en Pologne; irrité par le déploiement de troupes dans de nouvelles bases américaines en Roumanie et en Bulgarie, Moscou perçoit ce projet comme une menace à son égard. Vladimir Poutine surprend son hôte avec un contre-projet qui va très au-delà d'une première proposition faite au sommet du G8 en juin. Il offre de construire un bouclier capable de protéger l'Europe, cogéré à Bruxelles, siège de l'O.T.A.N., et à Moscou, incluant un dispositif radar de nouvelle génération installé en Russie même. Un tel système, commente-t-il, transformerait les relations américano-russes en partenariat stratégique. Le président Bush juge la proposition « sincère » et l'idée « très constructive et hardie », mais maintient que la République tchèque et la Pologne doivent être partie intégrante du système.

Le 4, le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov menace d'installer des sites de lancement de missiles à moyenne portée à Kaliningrad, enclave russe entre la Pologne et la Lituanie, si les propositions de son pays ne sont pas retenues.

Le 14, Vladimir Poutine annonce que, pour des raisons de « sécurité nationale », la participation de la Russie au traité sur les forces conventionnelles en Europe (F.C.E.) sera suspendue dans cent cinquante jours si d'ici là un accord n'a pas été trouvé pour mettre à jour ce dernier. Signé en 1990, révisé en 1999 pour tenir compte de la disparition du bloc soviétique mais non ratifié depuis lors par les pays de l'O.T.A.N., le traité F.C.E. limite le nombre des armements lourds – chars, pièces d'artillerie lourde, avions et hélicoptères de combat – déployés de l'Atlantique à l'Oural.

Le 17 août, Vladimir Poutine annonce la reprise des patrouilles permanentes de bombardiers stratégiques, qui étaient abandonnées depuis 1992.

— Universalis

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