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1er-27 février 2003

Côte d'Ivoire. Refus du président Laurent Gbagbo d'appliquer les accords de Marcoussis

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Le 1er, des centaines de milliers de partisans du président Gbagbo manifestent à Abidjan contre le plan de paix élaboré lors du sommet de Marcoussis, en janvier. Celui-ci prévoit notamment l'entrée au gouvernement, aux postes clés de la Défense et de l'Intérieur, des rebelles qui occupent une partie du territoire depuis septembre 2002.

Le 2, alors que le président Gbagbo parle de « renégocier » l'accord de Marcoussis, entériné par la communauté internationale, la France lui « demande solennellement [...] de s'engager résolument dans la voie de la réconciliation ».

Le 2 également, le corps de l'opposant Camara H., comédien et présentateur de télévision très populaire, membre du Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara, qui avait été enlevé la veille, est retrouvé criblé de balles à Abidjan. Cet assassinat suscite des réactions de colère dans les quartiers populaires de la capitale.

Le 4, Simone Gbagbo, épouse du chef de l'État et présidente du groupe parlementaire du parti au pouvoir, déclare qu'il faut « laisser tomber » les accords de Marcoussis et que la France doit « se mettre de côté ».

Le 4 également, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte à l'unanimité la résolution 1464, qui désavoue le pouvoir en place en approuvant les accords de Marcoussis, en condamnant de « graves violations des droits de l'homme » et en autorisant les forces africaines et françaises présentes en Côte d'Ivoire à assurer la sécurité des civils. Le rapport du Haut-Commissariat pour les droits de l'homme sur lequel s'appuie la résolution dénonce les agissements dans le pays d'« escadrons de la mort [qui] seraient constitués d'éléments proches du gouvernement ».

Le 7, dans un discours à la nation attendu depuis son retour de France, le président Gbagbo déclare accepter l'« esprit » du plan de paix négocié avec l'opposition à Marcoussis, confirme Seydou Diarra au poste de Premier ministre, mais ne s'engage pas sur la composition du futur « gouvernement de réconciliation nationale ».

Le 20, lors du sommet France-Afrique auquel Laurent Gbagbo n'assiste pas, le président Chirac confirme la « réalité » des escadrons de la mort agissant en Côte d'Ivoire.

Le 27, Amnesty International dénonce la responsabilité du Mouvement patriotique de Côte d'Ivoire, principale force de la rébellion, dans le massacre d'une soixantaine de gendarmes et d'une cinquantaine de leurs enfants à Bouaké, en octobre 2002.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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