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16-30 juin 2016

Royaume-Uni - Union européenne. Référendum britannique en faveur de la sortie de l’UE

Campagne contre le Brexit au Royaume-Uni, 2016 - crédits : Geoff Caddick/ Pool/ AFP

Campagne contre le Brexit au Royaume-Uni, 2016

Le 16, la députée travailliste Jo Cox est assassinée devant sa permanence à Birstall (près de Leeds) où elle participait à la campagne en vue du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne (UE). Interpellé, son meurtrier, Thomas Mair, est identifié comme un militant d’extrême droite à la santé mentale fragile. L’assassinat de Jo Cox, pro-européenne et défenseur des réfugiés, intervient alors que la lutte contre l’immigration s’impose comme l’un des principaux thèmes de campagne des partisans de la sortie de l’UE, ou « Brexit ». Ce référendum est une promesse de campagne formulée en janvier 2013 par David Cameron, vainqueur des élections de mai 2015. En février, celui-ci a obtenu du Conseil européen la promesse d’un statut spécial pour le Royaume-Uni en échange du soutien de son gouvernement au maintien du pays dans l’UE. Le Parti conservateur adopte officiellement une position neutre sur le sujet, tandis que le Parti travailliste de Jeremy Corbyn est majoritairement pour le maintien dans l’UE, tout comme le Parti libéral-démocrate, les partis nationalistes écossais, gallois et nord-irlandais, ainsi que les écologistes. Le Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP) de Nigel Farage défend la sortie de l’UE, tout comme l’aile eurosceptique des tories menée par l’ancien maire de Londres Boris Johnson, et les unionistes nord-irlandais.

Le 23, les électeurs britanniques se prononcent à 51,9 p. 100 en faveur du Brexit. Le taux de participation est de 71,8 p. 100. Le vote en faveur du maintien dans l’UE est majoritaire en Écosse, en Irlande du Nord, à Gibraltar, ainsi que dans une seule région anglaise, celle du Grand Londres. Le Royaume-Uni est le premier pays à décider de quitter l’UE, dont il était membre depuis janvier 1973.

Le 24, David Cameron annonce son départ à l’issue du congrès des tories en octobre. Il indique qu’il laissera à son successeur le soin d’activer la procédure de sortie du pays de l’UE inscrite dans l’article 50 du traité de Lisbonne – qui prévoit une durée de deux ans pour négocier les modalités du retrait. En Irlande du Nord, le Sinn Fein demande l’organisation d’un référendum sur l’unification des deux Irlande, tandis que le Parti national écossais, au pouvoir à Édimbourg, évoque l’organisation d’un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse, justifiée par la volonté exprimée par les Écossais de rester dans l’UE. Dans une déclaration commune, les présidents des institutions européennes – Commission, Conseil et Parlement, ainsi que la présidence tournante – demandent « que le gouvernement du Royaume-Uni rende effective cette décision du peuple britannique dès que possible », car « tout retard prolongerait inutilement l’incertitude ». Les indices des Bourses européennes subissent les baisses les plus importantes depuis la crise financière de 2008. Les cours des banques, notamment, sont en forte chute. La livre sterling se déprécie par rapport au dollar et à l’euro.

Le 25, le commissaire européen britannique Jonathan Hill, chargé de la stabilité financière, démissionne.

Le 26, le limogeage par Jeremy Corbyn du chef de la diplomatie du « cabinet fantôme » travailliste Hilary Benn provoque la démission de seize autres membres de ce cabinet – un tiers de son effectif. Ceux-ci reprochent au leader du Labour la faiblesse de son engagement en faveur du maintien dans l’UE lors de la campagne référendaire.

Le 27, à Berlin, la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi et le président du Conseil européen Donald Tusk réaffirment que « l’UE est assez forte pour apporter aujourd’hui les bonnes réponses » au Brexit. De leur côté, les représentants de dix pays – Autriche, Bulgarie, Espagne, Grèce, Hongrie, Pologne, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Slovénie – réunis à Varsovie plaident en faveur d’une réforme de l’UE renforçant le poids du Conseil – donc des États – au détriment de celui de la Commission.

Le 27 également, les agences de notation Standard & Poor’s et Fitch retirent le triple A attaché à la dette souveraine britannique.

Le 28, le Conseil européen réuni à Bruxelles exprime sa fermeté à l’égard des modalités de retrait du Royaume-Uni. David Cameron ramène à septembre la date de la désignation du leader des tories – et donc de son départ.

Le 28 également, 81 p. 100 du groupe travailliste au Parlement britannique vote une motion de défiance à l’encontre de Jeremy Corbyn.

Le 29, la réunion du Conseil européen se poursuit en l’absence de David Cameron. La déclaration finale ne mentionne aucun projet de réforme de l’UE, sur lequel n’existe pas de consensus, tandis que nombre de divisions subsistent.

Le 30, Boris Johnson crée la surprise en renonçant à former un nouveau gouvernement. Cinq candidatures à la succession de David Cameron à la tête des tories sont annoncées, dont celle de la ministre de l’Intérieur Theresa May et du ministre de la Justice Michael Gove, bras droit de Boris Johnson.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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