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16-28 mars 2013

Chypre - Union européenne. Difficile adoption d'un plan de sauvetage pour Chypre

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Le 16, l'Eurogroupe convient d'un plan de sauvetage en faveur des banques chypriotes, qui ont perdu 4,5 milliards d'euros dans la restructuration de la dette grecque. Ce plan, sans précédent, prévoit une taxation exceptionnelle de tous les comptes bancaires chypriotes – taxe de 6,75 p. 100 pour les dépôts allant jusqu'à 100 000 euros et de 9,9 p. 100 pour les dépôts supérieurs à ce montant – qui pourrait rapporter jusqu'à 5,8 milliards d'euros. Une directive européenne garantissait tous les dépôts inférieurs à 100 000 euros, mais le plan de sauvetage de Chypre remet en cause cette disposition en cas de défaut des deux principales banques du pays, menacées de faillite. La taxation des dépôts vise à réduire le montant du prêt octroyé par l'Union européenne et le F.M.I., lequel s'élève à 10 milliards d'euros au lieu des 17 milliards réclamés par Nicosie, et donc à limiter l'endettement déjà très élevé du pays. Les banques chypriotes ferment leurs portes pour éviter les retraits de capitaux. L'Eurogroupe ordonne également une expertise sur le blanchiment d'argent sale, notamment d'origine russe.

Le 19, tandis que des milliers de personnes manifestent leur mécontentement à Nicosie, le Parlement chypriote rejette le projet de plan de sauvetage européen, malgré le soutien apporté par le président conservateur Nicos Anastasiades et son engagement à ne pas taxer les dépôts inférieurs à 20 000 euros.

Le 21, la Banque centrale européenne annonce qu'elle cessera d'ici à quatre jours de fournir des liquidités d'urgence aux banques chypriotes, en l'absence de l'adoption d'un plan de sauvetage du secteur bancaire.

Le 22, le Parlement chypriote adopte deux lois préalables à la conclusion d'un nouveau plan de sauvetage, l'une sur le contrôle des capitaux et l'autre sur la restructuration du secteur bancaire.

Le 25, Chypre et ses bailleurs de fonds parviennent, sous la pression du F.M.I. et de l'Allemagne, à un accord qui prévoit la liquidation de la deuxième banque chypriote, la Laiki Bank, et la restructuration de la première banque du pays, la Bank of Cyprus, dont 60 p. 100 des dépôts supérieurs à 100 000 euros seront lourdement taxés en échange de parts du capital.

Le 28, les banques chypriotes, soumises à des mesures temporaires de contrôle des mouvements de capitaux, rouvrent leurs portes dans le calme.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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