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13 juillet-1er août 2010

France. Annonce du renforcement de la politique sécuritaire à la suite de violences urbaines

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Le 13, le député maire (P.S.) de Grenoble Michel Destot, président de l'Association des maires des grandes villes de France, réclame un « Grenelle de la sécurité urbaine » après la série de crimes survenus dans sa commune au cours des mois précédents.

Le 16, un jeune homme récidiviste, qui venait de braquer le casino d'Uriage-les-Bains (Isère), est tué par des policiers à Grenoble au cours d'un échange de tirs, à l'issue d'une course-poursuite.

Le 17, de violents incidents éclatent dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble, où s'est déroulée la fusillade. Des jeunes, qui contestent la thèse de la légitime défense avancée par les policiers, détruisent du mobilier urbain et incendient des véhicules automobiles. Des coups de feu sont échangés entre la police et les émeutiers. Les violences continuent les jours suivants.

Le 18, plusieurs dizaines de gens du voyage, armés de haches et de barres de fer, attaquent la gendarmerie de Saint-Aignan (Loir-et-Cher) et dégradent le mobilier urbain de la commune, à la suite de la mort d'un des leurs, tué la veille par des gendarmes alors qu'il avait forcé un barrage routier.

Le 21, à l'issue du Conseil des ministres, le président Sarkozy proclame sa volonté de livrer une « véritable guerre [...] aux trafiquants et aux délinquants », après les incidents de Grenoble et de Saint-Aignan. Il décide de remplacer le préfet de l'Isère par le préfet de la Meuse, Éric Le Douaron, un ancien policier qui a occupé les fonctions de directeur central de la sécurité publique. Il annonce la convocation d'une réunion à l'Élysée « sur les problèmes que posent les comportements de certains parmi les gens du voyage et les Rom » ainsi que sur le démantèlement des « campements en situation irrégulière ».

Le 26, la police prend des dispositions afin de protéger des membres de la brigade anticriminalité de Grenoble qui ont reçu des menaces de mort.

Le 28, à l'issue de la réunion ministérielle sur les gens du voyage, le président Sarkozy et le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux annoncent l'évacuation dans les trois mois de la moitié des campements illégaux – soit trois cents sites –, le contrôle de leurs occupants par l'administration fiscale ainsi que la reconduite à la frontière des ressortissants d'Europe centrale en situation irrégulière. Pour le chef de l'État, les campements sont « sources de trafics illicites, de conditions de vie profondément indignes, d'exploitation des enfants à des fins de mendicité, de prostitution ou de délinquance ».

Le 30, Nicolas Sarkozy, qui assiste à Grenoble à l'installation du nouveau préfet de l'Isère, estime que « la nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique ». Il évoque aussi, notamment, l'éventualité de la révision des droits octroyés aux immigrés clandestins, de l'extension des peines plancher « à toutes formes de violences aggravées » et de l'engagement de la responsabilité pénale des parents « manifestement négligents ».

Le 1er août, Brice Hortefeux annonce son intention d'étendre la déchéance de la nationalité aux auteurs d'actes de polygamie, d'excision, de traite d'êtres humains ou encore d'« actes de délinquance grave ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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