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11-21 mai 1985

Vatican - Pays-Bas - Luxembourg, ville - Luxembourg - Belgique. Visite du pape Jean-Paul II au Benelux

Le 11, Jean-Paul II commence par les Pays-Bas sa tournée dans les trois pays du Benelux. Avant même son arrivée, des émissions satiriques à la télévision ou l'affichage de placards mettant sa tête à prix pouvaient laisser supposer les difficultés que rencontrerait le pape dans ce pays où les catholiques (40 p. 100 de la population), quoique attachés aux liens avec le Saint-Siège, sont majoritairement en désaccord avec les thèses pontificales sur l'éthique sexuelle et contestent la nomination de certains évêques conservateurs. De Bois-le-Duc à Utrecht (où des heurts opposent, le 12, des jeunes à des policiers), ainsi que de La Haye à Maastricht, Jean-Paul II affronte au mieux l'indifférence, au pire l'hostilité déclarée d'éléments marginaux, et la plupart du temps des déclarations ou discours sévères pour l'Église romaine – y compris le 13, à La Haye, de la part de Ruud Lubbers, le Premier ministre (catholique), qui évoque le « sentiment de circonspection, voire de défense » que suscite le mot « Rome » aux Pays-Bas.

Les 15 et 16, l'étape luxembourgeoise contraste, par son calme et sa ferveur, avec le climat du séjour néerlandais. À Esch-sur-Alzette, près de l'aciérie, Jean-Paul II célèbre la messe devant vingt mille fidèles.

Du 16 au 21, le pape se rend en Belgique. Le 17, il évoque les horreurs de la guerre dans la ville martyre d'Ypres. Le 18, fêtant ses soixante-cinq ans à Namur en compagnie des jeunes, Jean-Paul II retrouve la liesse populaire qui accompagne habituellement ses déplacements. Mais le 20, à Louvain (université flamande), comme le 21 à Louvain-la-Neuve (université francophone), il entend des propos très critiques, surtout de la part des femmes, sur leur rôle, et, plus généralement, sur celui des laïcs, au sein de l'Église. Quoique difficile, cette tournée semble être une étape dans l'évolution du style des voyages pontificaux, qui pourraient désormais être orientés vers l'écoute plutôt que vers la diffusion d'un message préparé à l'avance.

— Universalis

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