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10-24 avril 2022

France. Réélection du président Emmanuel Macron

  • Article mis en ligne le

Le 10, le président sortant Emmanuel Macron, candidat de La République en marche (LRM), arrive en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 27,84 % des suffrages. Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national (RN), obtient 23,15 % des voix et Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise (LFI) et candidat de l’Union populaire, 21,95 % des suffrages. Ces trois candidats, qui totalisent 72,94 % des suffrages, obtiennent des scores en hausse par rapport au premier tour du scrutin présidentiel d’avril 2017 : de 3,8 points pour Emmanuel Macron ; de 1,9 point pour Marine Le Pen ; de 2,4 points pour Jean-Luc Mélenchon. Le premier arrive en tête des votes dans 49 départements, la seconde dans 41 et le troisième dans 6. Les candidats arrivés en deuxième et troisième position, avec plus de 20 % des suffrages chacun, représentent des partis porteurs d’une contestation radicale. Les autres candidats enregistrent des scores nettement inférieurs : Éric Zemmour (Reconquête !), 7,07 % ; Valérie Pécresse (LR), 4,78 % ; Yannick Jadot (EE-LV), 4,63 % ; Jean Lassalle (Résistons !), 3,13 % ; Fabien Roussel (PCF), 2,28 % ; Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), 2,06 % ; Anne Hidalgo (PS), 1,75 % ; Philippe Poutou (NPA), 0,77 % ; Nathalie Arthaud (LO), 0,56 %. Parmi ces dernières formations, Reconquête ! est la seule à franchir le seuil de 5 % des voix qui donne droit au remboursement des frais de campagne. Les anciens partis de gouvernement, LR et le PS, sont de nouveau exclus du second tour de scrutin, avec des scores encore plus faibles qu’en 2017 – en chute de 15,2 points pour LR et de 4,6 points pour le PS. De son côté, l’extrême droite progresse avec, pour la première fois sous la Ve République, un score combiné (RN, Reconquête ! et Debout la France) de plus de 30 % des suffrages au premier tour (32,28 %). Le taux de participation est de 73,69 %, en baisse de 4,1 points par rapport au premier tour d’avril 2017.

Le 16, près de vingt-trois mille personnes, selon le ministère de l’Intérieur, manifestent contre l’extrême droite à Paris et à travers le pays.

Le 19, Jean-Luc Mélenchon, qui a appelé à ne donner aucune voix à Marine Le Pen au second tour et à ne pas s’abstenir, sans toutefois soutenir Emmanuel Macron, demande aux Français de l’« élire Premier ministre » en lui apportant une majorité parlementaire à l’occasion des élections législatives de juin.

Le 20, Emmanuel Macron prend l’avantage lors du débat télévisé d’entre-deux-tours l’opposant à Marine Le Pen, sans toutefois que celui-ci n’apparaisse aussi défavorable à la candidate du RN que ne l’avait été leur échange en 2017.

Le 24, Emmanuel Macron remporte le second tour de l’élection présidentielle avec 58,55 % des suffrages, contre 41,45 % pour Marine Le Pen. Arrivant en tête dans 23 départements métropolitains – contre 2 en 2017 –, ainsi que dans 5 départements et 2 collectivités d’outre-mer, celle-ci réalise un score sans précédent pour l’extrême droite dans un scrutin national, en hausse de 7,55 points par rapport au second tour de 2017. Le taux de participation est de 71,99 %, en baisse de 2,6 points par rapport à 2017. Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Valérie Pécresse avaient appelé à voter pour le président sortant. Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel et Philippe Poutou avaient appelé à ne pas donner de voix à l’extrême droite. Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan soutenaient la candidate du RN. Jean Lassalle et Nathalie Arthaud n'avaient pas donné de consigne de vote. Emmanuel Macron est le premier président sortant, depuis Charles de Gaulle en 1965, à être réélu hors situation de cohabitation. Dans son discours prononcé sur le Champ-de-Mars, à Paris, il déclare savoir que « nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour [lui] non pour soutenir les idées qu[’il] porte, mais pour faire barrage à celles de l’extrême droite » et déclare avoir « conscience que ce vote [l’]oblige pour les années à venir ». Il promet « une ère nouvelle » qui « ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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