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HADID ZAHA (1950-2016)

L'architecte d'origine irakienne Zaha Hadid s’est rendu célèbre au début des années 1980 pour ses projets visionnaires, ses dessins et ses peintures, qui imaginaient une architecture libérée de la gravité. En 2004, le prestigieux prix Pritzker, dont elle fut la première lauréate de sexe féminin, est venu couronner une œuvre dédiée à l'exploration du « projet inachevé de la modernité ».

Une géométrie spatiale innovante

Née à Bagdad le 31 octobre 1950, Zaha Hadid quitte l'Irak en 1972 pour venir étudier l'architecture à Londres, dans la prestigieuse Architectural Association. Elle y est particulièrement influencée par l'enseignement d'Elia Zenghelis et de Rem Koolhaas, et débute sa carrière en devenant, en 1977, leur partenaire au sein de l'agence OMA (Office for Metropolitan Architecture), où elle conçoit le projet du concours pour l'agrandissement du Parlement néerlandais de La Haye, en 1979. Après quelques réalisations remarquées (la résidence du Premier ministre irlandais, la rénovation du 59, Eaton Place à Londres), elle acquiert une réputation internationale en remportant le premier prix du concours pour le Hong Kong Peak Club en 1983 : pour ce club de loisirs (qui ne sera pas construit), elle imagine un gratte-ciel horizontal installé sur les rochers surplombant la mer, sorte de satellite appelé à constituer un nouvel ordre géologique. Ce succès lui ouvre la porte des grands concours et lui procure de prestigieuses commandes.

Ses premières recherches se sont en effet appuyées sur une réinterprétation du travail de Kasimir Malévitch sur la tectonique (lien entre l'aspect formel et l'aspect idéologique du projet). Si ses réalisations se situent plutôt du côté du constructivisme russe que du fonctionnalisme allemand, donnant plus d'importance à l'esthétique qu'à la fonction, elles incarnent l'idée que de nouvelles formes entraînent de nouvelles façons de vivre.

Son travail porte également la trace de ses origines. Élevée au Moyen-Orient, Zaha Hadid a su faire évoluer les conceptions architecturales occidentales en s'inspirant de la fluidité des espaces de la maison orientale. Elle a notamment renouvelé le mode de conception du projet en s'inspirant du dynamisme de la calligraphie.

Par ailleurs, sa formation scientifique lui a permis, en appliquant à l'architecture des intuitions venant des mathématiques, de proposer des alternatives à la projection isométrique, créant une géométrie spatiale inédite, qui relève de la physique quantique. Ses projets, qui prennent en compte l'évolution de la perception résultant des nouvelles technologies, et où la tridimensionnalité est abolie par la simultanéité des impressions et l'entremêlement des formes, sont à l'image des possibilités offertes par l'ordinateur : désormais, l'architecture n'est plus délimitation, mais connexion, lien, réseau.

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Écrit par

  • : conseiller scientifique à l'Institut national d'histoire de l'art, chargée de conférences à l'École pratique des hautes études
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Alice THOMINE. HADID ZAHA (1950-2016) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Caserne de pompiers, Z. Hadid - crédits : Hilbich/ AKG-images

Caserne de pompiers, Z. Hadid

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - L'architecture

    • Écrit par Claude MASSU
    • 12 026 mots
    • 9 médias
    L'architecte britannique d'origine irakienne Zaha Hadid (née en 1950) a réalisé à Cincinnati les volumes complexes et plissés du Rosenthal Center of Contemporary Arts (1998-2003). Signe de reconnaissance institutionnelle, l'architecte a eu les honneurs d'une rétrospective de son œuvre au musée Guggenheim...

Voir aussi