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YAOUNDÉ

Cameroun : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cameroun : carte administrative

La capitale du Cameroun a dépassé le million d'habitants au milieu des années 1990 alors qu'elle n'en comptait que 100 000 en 1960. Avec un rythme de croissance aujourd'hui ralenti, la population de Yaoundé est estimée, en 2006, à 1 200 000 habitants. Poste militaire implanté par l'administration coloniale allemande à la fin du xixe siècle au cœur du pays ewondo, Yaoundé a supplanté Douala dans la fonction de capitale politique. La décision du transfert, prise en 1921 par la France, alors puissance mandataire sur une partie de l'ancien Cameroun, s'explique par les tensions avec les autochtones Douala, et par les avantages climatiques d'une localisation à l'intérieur des terres.

Le site de Yaoundé se compose d'un ensemble de collines de 700 à 1 100 mètres d'altitude où la température moyenne est de 23,5 0C (soit trois degrés de moins qu'à Douala) ; les précipitations y sont deux fois moins abondantes, et il existe une vraie saison sèche (de décembre à février), alors que Douala est pris presque constamment dans des masses d'air hyperhumides. L'organisation de l'espace urbain s'est moulée sur le relief de collines. L'une d'entre elles, située en périphérie, est dominée par l'imposant palais de l'Unité, palais présidentiel édifié par Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.

Le Cameroun présente un cas, remarquable en Afrique, de bicéphalie au niveau supérieur de la hiérarchie urbaine. Si Yaoundé concentre la plupart des fonctions politico-administratives dévolues à une capitale, Douala a gardé un certain nombre d'administrations à vocation nationale, notamment dans le secteur des transports. Mais, globalement, une répartition fonctionnelle s'est établie entre Yaoundé, aux activités essentiellement tertiaires étroitement liées à sa fonction politique, et Douala, la capitale économique qui polarise les activités industrielles et commerciales. La rivalité entre les deux villes s'exprime, à l'occasion, sur le terrain politique.

La croissance de Yaoundé a d'abord reposé sur les migrations des populations du centre-ouest qui ont rejoint ce qu'on appelle la « clôture des Ewondo », la terre des autochtones. La capitale camerounaise est ancrée dans un espace aux populations culturellement apparentées (groupe Beti-Boulou-Ewondo-Fang) et très christianisées. Depuis l'indépendance, les flux migratoires se sont diversifiés ; ils ont donné naissance à des quartiers où se regroupent les populations originaires d'autres régions, tel celui de la Briqueterie considéré comme le fief des musulmans originaires du Nord (Haoussa, Foulbé...). Les gens de l'Ouest, principalement les Bamiléké, bien qu'ils se soient surtout établis à Douala, ont élargi leurs réseaux commerciaux dans la capitale. Celle-ci rivalise, en outre, avec la capitale économique dans ses ambitions régionales et son cosmopolitisme. Elle est le siège de la Banque centrale de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (C.E.M.A.C.) – émettrice du franc C.F.A. en Afrique centrale –, du bureau Afrique centrale de la Commission économique pour l'Afrique (C.E.A.) et de nombreux organismes internationaux, délégations, O.N.G., qui confortent sa fonction de capitale. Les activités industrielles se limitent à quelques entreprises de transformation de biens de consommation, comme la manufacture de cigarettes qui a laissé son nom au quartier Bastos. L'essentiel des activités artisanales et de services relève du secteur informel.

— Roland POURTIER

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Écrit par

  • : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer

Classification

Pour citer cet article

Roland POURTIER. YAOUNDÉ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Cameroun : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cameroun : carte administrative

Autres références

  • CAMEROUN

    • Écrit par Maurice ENGUELEGUELE, Universalis, Jean-Claude FROELICH, Roland POURTIER
    • 12 135 mots
    • 6 médias
    ...capitale de l'ancien royaume Bamoum et le siège d'un sultanat, présentait un authentique caractère urbain à l'intérieur de son enceinte défensive. Deux villes sont millionnaires depuis la fin du xxe siècle : Douala (1 500 000 habitants) et Yaoundé (1 200 000 habitants).