Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BURNETT WILLIAM RILEY (1899-1982)

Considéré comme l'un des pères du roman noir américain, William Riley Burnett, né à Springfield (Ohio), fait ses études à l'institut militaire de Germantown, puis à la State University de Columbus (1919-1920). Employé, de 1921 à 1927, au Bureau des statistiques industrielles de l'Ohio, il va s'installer à Chicago pour écrire. Il devient écrivain professionnel en 1927.

Son premier roman, Little Caesar (1929), frappe par son réalisme et sa violence ; il relate, dans un style coup-de-poing, l'ascension et la chute de Caesar Bandello, dit Rico, gangster de Chicago inspiré d'Al Capone. Le livre obtient un succès considérable et se voit porté à l'écran par Mervyn LeRoy, incarné par Edward G. Robinson. Le film conserve la dernière phrase du roman, devenue un mot de passe pour ses fanatiques : « Mère de Dieu, serait-ce la fin de Rico ? »

Burnett, lancé, publie jusqu'en 1952 quelques-uns des plus beaux romans noirs jamais écrits, Quand la ville dort (Asphalt Jungle, 1949) et High Sierra (1940), entre autres, tout en poursuivant une fructueuse carrière de scénariste (Scarface, de Howard Hawks, 1932 ; Toute la ville en parle, de John Ford, 1935). Il reçoit le prix du meilleur scénario de la Writer's Guild of America pour The Great Escape (1963), réalisé par John Sturges.

Burnett décrit le monde impitoyable du crime organisé, au sein duquel la police elle-même est corrompue. Influencé par Flaubert, Maupassant et surtout Mérimée, il se considère essentiellement comme un chroniqueur de la mégalopole, qu'il nomme avec bonheur la « jungle d'asphalte ». Romancier heureux, scénariste comblé, Burnett ralentit son rythme d'écriture en 1968. On aurait pu le croire confit dans une retraite dorée. Mais il réservait une ultime surprise à ses innombrables admirateurs : la publication en 1981, plus d'un demi-siècle après ses éclatants débuts, d'un roman dense et fuligineux, Good Bye, Chicago, qui, après Le Petit César et Quand la ville dort, parachève sa « trilogie citadine » et constitue simultanément son apogée et son testament spirituel. William Riley Burnett, ayant savouré une dernière fois le miel du succès, s'éteint le 25 avril 1982, laissant une œuvre forte et magistrale, de laquelle se sont inspirés d'innombrables romanciers.

— Michel LEBRUN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Michel LEBRUN. BURNETT WILLIAM RILEY (1899-1982) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • POLICIER ROMAN

    • Écrit par Claude MESPLÈDE, Jean TULARD
    • 16 394 mots
    • 14 médias
    Le succès de Chandler et de Hammett a occulté l'œuvre de l'un des meilleurs connaisseurs de la pègre américaine : William Riley Burnett (1899-1982), auteur du Petit César (1929), récit de l'ascension et de la chute de César Bandello, caïd d'un gang italien de Chicago, puis de Quand...

Voir aussi