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MILLER WILLIAM (1782-1849)

Le prédicateur William Miller est à l'origine des mouvements adventistes. Agriculteur dans le Massachusetts, il se convertit en 1816 et entreprend alors une étude des livres bibliques, en particulier de Daniel et de l'Apocalypse. En 1818, il acquiert la conviction que le retour de Jésus-Christ doit s'opérer entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844, conviction qui s'appuie sur Daniel (viii, 14 et ix, 23) et qui procède d'une confrontation avec les multiples systèmes apocalyptiques mis au point alors aux États-Unis, en réaction peut-être contre l'absence de ferveur eschatologique des grandes Églises. Miller compte les 2 300 ans de Daniel à partir de la date du retour d'exil, c'est-à-dire de ~ 457. Il reste longtemps discret : il rédige en 1822 ses Articles de foi, se met à prêcher en 1831, publie en 1836 Evidence from the Scripture and History of the Second Coming of Christ About the Year 1843. Dans l'attente de cet avènement, un mouvement adventiste prend naissance, Joshua V. Himes en est l'organisateur avec la collaboration de J.  Litch (1809-1886), de C. Fitch (1805-1844) et de J. Bates (1792-1872). Au cours de la dernière année d'attente, deux cents prédicateurs arrivent à rassembler jusqu'à cinquante mille personnes ; un journal est édité. Après une première déception, Miller, désormais rejeté par les grandes dénominations protestantes, reprend ses calculs et fixe le retour du Christ pour le 22 octobre 1844, jour de la fête juive des expiations (Remarks on Revelation Thirteenth, Seventeenth and Eighteenth, 1844). L'absence de tout événement le conduit à rédiger, en 1845, son Apology and Defence. Ses adeptes sont divisés. Les Evangelical Adventists, qui croient à l'immortalité de l'âme, restent proches de Miller, lequel prêche encore, mais ne fixe plus de terme à son attente.

Ellen Gould Harmon, qui épousa le prédicateur James White, eut l'idée de proposer un calendrier apocalyptique faisant une place aux prédictions de Miller : « Le 20 octobre 1844, explique-t-elle, Jésus-Christ a procédé à la purification du sanctuaire céleste et entrepris de juger les morts. » Autour d'elle se groupent alors les adventistes du septième jour, qui, aujourd'hui encore, font écho aux prédications de Miller, tandis que des mouvements tels que les Advent Christians ou la Church of God in Christ ont disparu ou ne constituent plus que de petits groupes.

— Bernard ROUSSEL

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Écrit par

  • : professeur à la faculté protestante de théologie de Strasbourg

Classification

Pour citer cet article

Bernard ROUSSEL. MILLER WILLIAM (1782-1849) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADVENTISME

    • Écrit par Jean SÉGUY
    • 1 093 mots

    Le terme « adventisme » vient du latin adventus, venue. Il désigne une doctrine centrée sur l'attente du retour du Christ à la fin des temps. En lui-même, le vocable adventisme pourrait s'appliquer à tous les mouvements du genre eschatologique de l'histoire du christianisme....

  • WHITE ELLEN GOULD (1827-1915)

    • Écrit par Bernard ROUSSEL
    • 519 mots

    Par ses « inspirations » et son activité, Ellen Gould Harmon, qui épousa le prédicateur James White (1821-1881), donna une impulsion décisive au mouvement des Adventistes du septième jour. Née dans le Massachusetts, elle fut conquise par la prédication de William Miller (1782-1849) et rompit...