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FOX VICENTE (1942- )

Homme politique mexicain, président de la République de 2000 à 2006.

Né le 2 juillet 1942 à Mexico, dans une famille d'origine espagnole et irlandaise, Vicente Fox grandit dans un ranch de la province de Guanajuato. Pourvu d'un diplôme d'administration commerciale délivré par l'université américaine de Mexico, il poursuit ses études à Harvard. Il entre comme représentant dans la filiale mexicaine de Coca-Cola dont il devient le directeur en 1975, à la suite de plusieurs promotions. En 1979, Coca-Cola lui propose de prendre la tête de la branche du groupe pour toute l'Amérique latine. Il refuse l'offre qui l'aurait obligé à travailler aux États-Unis, et retourne dans sa province de Guanajuato.

Lors de la crise économique qui frappe le Mexique dans les années 1980, Vicente Fox se convainc de la nécessité d'une nouvelle direction pour son pays ; il décide d'entrer en politique. Il rejoint le Parti d'action nationale (P.A.N., conservateur) en 1987 et, l'année suivante, est élu sous cette étiquette à la Chambre des députés. En 1995, il est élu gouverneur de la province de Guanajuato après avoir échoué une première fois en 1991. En 2000, Vicente Fox se présente à l'élection présidentielle avec un programme centré sur la lutte contre la corruption et l'amélioration de la situation économique. Il l'emporte largement face à Francisco Labastida Ochoa, candidat du Parti révolutionnaire institutionnel (P.R.I.) – parti au pouvoir depuis soixante et onze ans – et succède, le 1er décembre, au président Ernesto Zedillo. Il annonce son intention de développer les relations commerciales avec les États-Unis et de chercher une solution aux conflits du Chiapas et du Tabasco. Toutefois, ne disposant pas d'une majorité au Parlement, il rencontre des difficultés à mettre en œuvre ses projets de réformes.

Fox concentre ses efforts pour améliorer les relations du Mexique avec les États-Unis, notamment en luttant contre le narcotrafic, la corruption et l’immigration illégale. Toutefois, Washington rejette ses appels à l’ouverture des frontières et à la protection des travailleurs mexicains sans papiers  ; le narcotrafic est en pleine croissance au début du xxie siècle et des scandales de collusion des instances gouvernementales avec les organisations criminelles ont éclaté. Fox est, par ailleurs, très critiqué pour son alignement sur la politique nord-américaine. En 2001, appuyé par la Banque mondiale, Fox lance le Plan Puebla-Panamá, un programme pour l’intégration du Sud mexicain avec les pays d’Amérique centrale, non seulement pour limiter les flux migratoires vers le Mexique et les États-Unis, mais aussi dans une perspective régionale de développement. La même année, il introduit une réforme constitutionnelle sur les droits des populations indigènes (qui ne sont pas reconnues comme sujets de droit public). Alors que Fox avait fait du règlement du conflit indigène sa priorité, il démontre son peu d'intérêt à trouver une solution pacifique au conflit du Chiapas (l’E.Z.L.N. se retire des négociations avec le gouvernement) et à répondre aux demandes des indigènes qui rejettent cette loi qualifiée de raciste et excluante. Par ailleurs, ses propositions pour consolider l’économie mexicaine et stabiliser le système bancaire en augmentant certains impôts se heurte à la résistance des partis d’opposition au Parlement. Il réussit, malgré tout, à «  officialiser  » un million d’emplois informels grâce à un programme de financement de la micro-entreprise (Pronafin). Tout au long de son mandat, Fox doit faire face à l’opposition parlementaire majoritaire qui bloque ses propositions de réforme. Même s’il garde une certaine popularité, il est à l’origine de nombreuses désillusions, notamment dans le secteur agricole qui attend des mesures pour réduire les injustices relatives à l’Accord de libre-échange nord-américain[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. FOX VICENTE (1942- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MEXIQUE

    • Écrit par Jacques BRASSEUL, Henri ENJALBERT, Universalis, Roland LABARRE, Cécile LACHENAL, Jean A. MEYER, Marie-France PRÉVÔT-SCHAPIRA, Philippe SIERRA
    • 33 396 mots
    • 18 médias
    ...trois grands partis politiques, signe la défaite historique du PRI qui s'était maintenu au pouvoir depuis 1929. L'homme qui accède alors à la présidence, Vicente Fox Quesada, ancien gérant de Coca-Cola au Mexique, et ancien gouverneur de l'État de Guanajuato, a suscité, pendant sa campagne électorale, de...

Voir aussi