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VANUATU, OCÉANIE : ARTS DES ÎLES DE CENDRE ET DE CORAIL (exposition)

Par la beauté et la diversité de ses îles, l'archipel du Vanuatu est l'un des plus attachants du monde océanien, mais peut-être l'un des moins connus du grand public.

Cet ensemble d'îles (plus de quatre-vingts), formées essentiellement de volcans, dont plusieurs sont encore en activité, et de formations coralliennes anciennes ou récentes, s'étend du nord au sud, au centre de l'arc mélanésien, sur environ 900 kilomètres. Vanuatu, « le pays qui se tient debout », fut ainsi nommé par ses habitants lors de leur accession à l'indépendance en 1980. Il s'agissait avant du Condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides ; le géologue Aubert de La Rüe avait surnommé cet archipel « les îles de cendre et de corail » dans le titre de l'un de ses ouvrages paru en 1945.

L'exposition Vanuatu, Océanie : arts des îles de cendre et de corail, présentée à Paris, au Musée national des arts africains et océaniens, du 30 septembre 1997 au 2 février 1998, a certainement contribué à donner un large aperçu de ses cultures et de la riche variété de leurs manifestations artistiques. Elle avait d'abord été présentée au musée de Port-Vila (capitale du Vanuatu), puis à celui de Nouméa en Nouvelle-Calédonie et au Museum der Kulturen de Bâle (Suisse). Sa présentation ne fut pas totalement identique d'un musée à l'autre ; il y manquait ici ou là quelques objets trop fragiles pour pouvoir être transportés, les espaces disponibles variaient selon l'agencement de chaque musée... et la personnalité des différentes équipes muséographiques. Mais le commissariat général resta le même pour les trois expositions : Christian Kaufmann, conservateur au Museum der Kulturen, Roger Boulay, du M.N.A.A.O. et Kirk Huffman (conservateur honoraire du Musée national-Centre culturel du Vanuatu). Une vingtaine de musées européens et océaniens – ce qui est exceptionnel – ont contribué à cette exposition, riche de quelque quatre cents objets représentatifs des différentes facettes de cet art, la première qui ait été entièrement consacrée à l'art du Vanuatu.

Ses organisateurs Ni-vanuatu (ou Vanuatuans) l'avaient intitulée, en bichelamar (leur langue véhiculaire) : Spirit blong bubu i kam bak, ce qui signifie « l'esprit des ancêtres revient ». C'est dire le sens profond de cet art essentiellement social et religieux, et fondé sur le culte des ancêtres ; il est particulièrement riche dans les régions centrale et nord de l'archipel, l'art du Sud, plus sobre, se rattachant davantage à celui de la Polynésie occidentale. Les objets sculptés dans la pierre sont peu fréquents ; il en existe pourtant, tel ce remarquable plat pour la préparation du kava (boisson stupéfiante) sculpté en forme de cochon, recueilli à Ambae et conservé au musée de Bâle, telles encore ces petites effigies anthropomorphes dont plusieurs étaient exposées. En dehors de la céramique (les plus belles datent de la préhistoire), le support artistique est essentiellement végétal. Les objets en bois les plus monumentaux sont les tambours verticaux à fente et sculptés au sommet d'une figure humaine et de divers motifs. Ceux qui proviennent d'Ambrym, mesurent quinze mètres de haut environ. D'autres objets en bois, à fonction généralement cérémonielle, sont soigneusement décorés : assommoirs à cochons coudés en forme d'herminette, plats et pilons, couteaux des îles Torres en bois et en bambou, manches d'herminettes à lame de coquillage, lances, flûtes en bambou gravé, statues de grade. Très caractéristiques de cet art mélanésien sont les bases de troncs de fougères arborescentes, sculptées et enduites d'une pâte composée de matières végétales et souvent peintes : sculptures de faîtage et autres. Les fibres végétales sont très utilisées : complément des masques en bois, effigies diverses, corps des « mannequins funéraires[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

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Pour citer cet article

José GARANGER. VANUATU, OCÉANIE : ARTS DES ÎLES DE CENDRE ET DE CORAIL (exposition) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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