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TIANTAI [T'IEN-T'AI] ÉCOLE DU

École bouddhiste chinoise qui tient son nom de la montagne sacrée de la province du Zhejiang où son fondateur, Zhiyi (531-597), vécut et enseigna. Le système théologique proposé à l'école du Tiantai est profondément chinois. Zhiyi cherche à surmonter les différences, troublantes pour les Chinois épris de synthèse et d'harmonie, entre les enseignements des écoles bouddhiques de l'Inde. Il développe, en conséquence, une sorte de syncrétisme fondé sur une interprétation historique, en montrant que toutes ces doctrines disparates représentent l'enseignement original du Bouddha mais qu'elles se sont différenciées en fonction des périodes de l'existence de ce dernier et selon le public auquel il s'adressait dans tel ou tel contexte. Cet enseignement se répartit donc en différents degrés, du plus simple et du plus élémentaire au plus abstrus et au plus profond. Le dernier degré, le plus élevé et le plus universel, est représenté par le Saddharmapundarīka, qui correspond aux enseignements que le Bouddha dispensa pendant les huit dernières années de sa vie. Le système de Zhiyi représente donc un puissant effort pour repenser toutes les traditions différentes et pour les réconcilier en une école éclectique qui reconnaît toutes les formes du bouddhisme mais en s'appuyant sur la doctrine qu'aucune chose n'a de réalité propre. Toutes choses font partie d'un ensemble et ne sont repérables que par un jeu d'identifications mutuelles, ce qui conduit à admettre qu'au fond elles sont toutes identiques : l'univers entier et tous les Bouddhas sont présents dans un grain de sable. On peut dire que « chaque poussière, chaque moment de pensée, contient l'univers entier », ou bien qu'« une pensée, c'est les Trois Mille Mondes ».

La doctrine Tiantai trouva une vaste audience auprès des classes lettrées des Tang. L'école élabora, d'autre part, un canon rituel inspiré de l'école des Mantra (Zhenyan), qui par ses qualités spectaculaires et ésotériques connut une grande popularité et finit par influer durablement sur la liturgie bouddhique en Chine.

— Kristofer SCHIPPER

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Écrit par

  • : directeur d'études à l'École pratique des hautes études (Ve section, sciences religieuses)

Classification

Pour citer cet article

Kristofer SCHIPPER. TIANTAI [T'IEN-T'AI] ÉCOLE DU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme chinois

    • Écrit par Jacques GERNET, Catherine MEUWESE
    • 4 679 mots
    • 5 médias
    La secte Tiantai (Tendai japonais) doit son nom à une montagne du nord-est du Zhejiang où elle fut fondée par le moine Zhiyi (533-597). Secte éclectique en matière de textes sacrés, elle a eu plus de succès dans les milieux monacaux que chez les laïcs. La thèse fondamentale de la secte est que les différents...
  • SAICHŌ (767-822)

    • Écrit par Jean-Christian COPPIETERS
    • 392 mots

    Moine bouddhiste japonais, fondateur de la secte Tendai, Saichō, né à Shiga, dans la province d'Ōmi, fait ses études au Kokubun-ji de cette province. En 785, ayant reçu les défenses complètes, il demanda et obtint l'autorisation de se retirer dans la montagne, où il construisit un ermitage sur le...

  • VOYAGE DE SAICHŌ ET KŪKAI EN CHINE

    • Écrit par François MACÉ
    • 186 mots

    Depuis l'introduction du bouddhisme au vie siècle, les Japonais ne cessèrent d'accueillir des moines du continent, mais aussi de se rendre en Chine. Profitant d'une ambassade en 804, deux moines partirent pour étudier dans la Chine des Tang. Saichō (767-822) séjourna au mont Tiantai où...

Voir aussi