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THÉOPHILE LE MOINE (XIIe s.)

Moine connu pour avoir écrit un traité des techniques de l'art : De diversis artibus (cf. C. R. Dodwell, Theophilius. De diversis artibus..., Londres-New York, 1961). Parmi les nombreux textes de ce genre qui virent le jour au Moyen Âge, celui de Théophile offre l'avantage d'être le plus complet et surtout de révéler chez son auteur de solides connaissances pratiques. Le traité est divisé en trois livres. Le premier traite de l'art de peindre, du matériel nécessaire à l'enlumineur, de la fabrication des pigments, des colles et des vernis. Le second s'occupe de l'art de la verrerie, du moyen d'obtenir du verre ordinaire ou teinté, de le façonner pour en faire des vitres, des vases, et de le décorer. Le troisième livre, de loin le plus important, concerne les arts du métal, le travail du cuivre, du fer, de l'argent et de l'or, les techniques de l'émail, l'exécution des vases liturgiques et des instruments de musique ; la sculpture sur ivoire et la glyptique sont également évoquées.

On a tenté de deviner la personnalité de Théophile à partir de son œuvre : on sait que Théophile, de son vrai nom Rogerus, était moine, sans doute bénédictin, et prêtre, qu'il vivait dans le nord-est de la Germanie, durant la première moitié du xiie siècle, peut-être en relation avec le milieu de la cour impériale. Bien qu'il comporte une part de compilation, son livre révèle un homme d'un grand sens pratique, ayant une connaissance personnelle des techniques qu'il décrit et remettant en question ses connaissances à la lumière de sa propre expérience ; il semble avoir été tout particulièrement versé dans les arts du métal. Ces divers indices ont permis de proposer de l'identifier avec l'orfèvre Roger de Helmarshausen.

— Danielle GABORIT-CHOPIN

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Pour citer cet article

Danielle GABORIT-CHOPIN. THÉOPHILE LE MOINE (XIIe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALCHIMIE

    • Écrit par René ALLEAU, Universalis
    • 13 642 mots
    • 2 médias
    ...l'apparition de l'alchimie arabe, que les historiens ne semblent le supposer. Ganzenmüller a rappelé que le célèbre traité, Schedula diversarum artium, du moine Théophile, contient la plus ancienne formule connue d'alchimie occidentale. Ce recueil technique, l'un des plus précieux du Moyen Âge, date de la fin du...
  • ENLUMINURE

    • Écrit par Danielle GABORIT-CHOPIN, Eric PALAZZO
    • 11 812 mots
    • 9 médias
    ...exceptionnelles et n'apparaissent qu'à la fin du Moyen Âge. Les techniques sont semblables pour Byzance et l'Occident. Dans sa Schedula diversarum artium, le moine Théophile envisage les problèmes qui se posent à l'enlumineur : préparation des couleurs, des encres, pose des rehauts d'or et d'argent. Pour cette opération,...
  • MÉTALLURGIE

    • Écrit par Adrienne R. WEILL
    • 6 875 mots
    • 4 médias
    ... Si, en Europe, les premiers ouvrages imprimés traitant de la pratique des arts métallurgiques apparaissent au xvie siècle, le manuscrit du moine Théophile, datant du début du xiie siècle, a certainement circulé à l'époque des cathédrales. Le livre III du Diversarum artium schedula...