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JONES THAD (1923-1986)

En 1923, à Pontiac (Michigan), naît Thaddeus Joseph Jones, dans une famille qui donnera au jazz deux autres célébrités, ses frères Hank Jones – le pianiste – et Elvin Jones – le batteur.

Au milieu des années 1930, Thad forme avec eux un combo appelé à une certaine notoriété ; il y tient la partie de trompette. On le remarque au côté de Sonny Stitt avant qu'il ne dirige un orchestre dans l'Oklahoma. De 1950 à 1953, il travaille à Detroit avec le saxophoniste Billy Mitchell. Count Basie l'engage en 1954 : il restera plus de neuf ans au sein de la célèbre phalange, participant à tous ses coups d'éclat. Il la quittera en 1963 pour s'associer avec son frère Hank. En 1964, il collabore au sextette de George Russel et au Concert Jazz Band de Gerry Mulligan. Il forme ensuite un quintette avec Pepper Adams et fonde, en 1966, avec le batteur Mel Lewis, son propre grand orchestre. En 1981, il regagne les rangs de la famille basienne. Musicien recherché par les studios, il réalise de nombreux enregistrements avec Thelonious Monk, George Russel et Charlie Mingus. Il meurt à Copenhague, le 20 août 1986, au Danemark, pays qui l'avait accueilli et où il menait une intense activité professorale.

Expert dans l'usage des sourdines, Thad Jones s'exprime avec le même bonheur au cornet, au bugle et au cor. C'est un improvisateur chaleureux et sensible qui puise le meilleur de son inspiration dans l'esthétique bop. Il propose une très intéressante synthèse entre la tradition classique et les audaces des modernes de son temps. Instrumentiste très complet, il montre une même aisance dans les petites formations et les grands orchestres. L'arrangeur-compositeur est l'un des plus imaginatifs de son époque. S'il perpétue l'univers rythmique d'un Count Basie, il prolonge également l'aventure ellingtonienne par sa recherche d'alliages sonores inédits et son souci d'établir de libres rapports entre solistes et masse orchestrale. Thad Jones ne faisait pas partie de ces vedettes d'estrade que dévore une virtuosité galopante. Il a préféré suivre ces obscurs chemins qui mènent au cœur même de la musique.

— Pierre BRETON

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Pierre BRETON. JONES THAD (1923-1986) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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