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TARAHUMARA

Les Tarahumara appartiennent à la famille linguistique uto-aztèque (65 400 locuteurs en 1998) et vivent dans les montagnes de l'État de Chihuahua (Mexique). Dans les années 1990, ils sont menacés par le déboisement (à des fins d'élevage) qui détruit leur habitat. Leur origine est mal connue, mais on les rattache de plus en plus souvent aux ancêtres des Pueblo modernes. Leur nom signifie « coureurs à pied ». Ils se divisent en trois groupes : ceux des montagnes, ceux des canyons et les « païens » (gentiles). Les plus acculturés sont les habitants des canyons. Les « païens », eux, vivent dans des endroits désolés et inaccessibles et ont conservé farouchement leur genre de vie traditionnel. Malgré la pauvreté du sol, la vie économique repose sur l'agriculture ; l'élevage est très réduit (poules et porcs), mais la chasse est un apport important dans l'alimentation. Le travail de la terre est individuel ; le chef de famille travaille lui-même ses trois ou quatre minuscules parcelles de terre, souvent séparées par plusieurs kilomètres. Il n'est aidé que de sa femme et de ses enfants. Le groupe communautaire le plus important est la rancheria, composée de familles vivant dans une relative proximité. Les plus grandes rancherias groupent entre quinze et vingt maisons, chacune d'une seule pièce et flanquée de greniers à grains. Les habitants en sont éminemment mobiles. Le travail des champs demande de longs déplacements, et nombreux sont les Tarahumara qui vont passer l'hiver dans les endroits abrités des canyons. De toute façon, les Tarahumara ne forment pas un groupe politique cohérent. La rancheria est le plus haut niveau d'unité politique. Les affaires du village sont contrôlées par un groupe de notables dont certains sont élus et d'autres choisis par les notables déjà en place.

La religion est un mélange de traits chrétiens et païens. Le peyotl est utilisé pour ses propriétés hallucinogènes au cours de séances de chamanisme.

Les Tarahumara sont de remarquables coureurs, capacité liée en partie à leur morphologie (buste court et longues jambes). Leur jeu favori est une course de plus de 80 kilomètres de distance, pendant laquelle ils poussent du pied un palet en bois. Les femmes, comme les hommes, participent à ce divertissement.

Le costume est resté traditionnel. Les hommes portent une sorte de pagne retenu par une ceinture tissée et une chemise européenne. Ils maintiennent leurs cheveux avec un bandeau et s'enveloppent dans une couverture en laine pour se protéger du froid. Suivant la saison, les femmes portent jusqu'à cinq jupons plissés et une chemise semblable à celle des hommes. Leurs seuls ornements sont des colliers en graines ou en perles de verre.

— Anne FARDOULIS

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Classification

Pour citer cet article

Anne FARDOULIS. TARAHUMARA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARTAUD ANTONIN (1896-1948)

    • Écrit par Paule THÉVENIN
    • 3 392 mots
    • 1 média
    ...chercher ne pouvait pourtant se trouver à Mexico. En août, il obtient enfin un crédit des Beaux-Arts et peut, avec un guide, se rendre à cheval chez les Tarahumaras. « Il s'agit de retrouver et ressusciter les vestiges de l'antique culture solaire. » Il s'agit d'autre chose aussi. Depuis son jeune âge,...
  • CARASCO RAYMONDE (1939-2009)

    • Écrit par Raphaël BASSAN
    • 978 mots

    Née en 1939 à Carcassonne, la cinéaste Raymonde Carasco entreprend, au milieu des années 1970, une recherche sur la pensée-cinéma, « concept » hérité d'Eisenstein et que l'on retrouve, entre autres, dans les écrits de Gilles Deleuze et les œuvres de Jean-Luc Godard. Le tronc...

Voir aussi