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SERRES CHAUDES, Maurice Maeterlinck Fiche de lecture

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L'âme en attente

Le balancement obsessionnel des vers ne laisse d'enchanter : « Mon âme est pâle d'impuissance/ Et de blanches inactions/ Mon âme aux œuvres délaissées,/ Mon âme pâle de sanglots/ Regarde en vain ses mains lassées/ Trembler à fleur de l'inéclos. » Il semble qu'à force de lassitude les hommes soient « indifférents et sans une flamme d'envie,/ Pour ces roses de joie écloses sous leurs pas ;/Et ce long calme vert qu'ils ne comprennent pas ». Les « regards pauvres et las », enfin admis, épuisent ceux du poète qui ne peut « désormais plus fermer les yeux ». Les images et les rythmes combinent une même douleur lancinante : « Mon âme a joint ses mains étranges/ À l'horizon de mes regards ». Étranges aussi sont les attouchements mornes, l'atmosphère confinée où le poète attend qu'une lune aux doigts bleus entrouvre le silence des portes ; où les reflets s'appellent et se multiplient, pareils à ceux de « l'aquarium ». Le mal qui ronge est celui d'une âme malade d'être elle-même, qui éprouve douloureusement sa perception du monde et des êtres qui l'entourent et ne cesse de guetter les signes d'un possible ailleurs.

— Claude-Henry du BORD

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de la philosophie, critique littéraire à Études, poète et traducteur

Classification

Pour citer cet article

Claude-Henry du BORD. SERRES CHAUDES, Maurice Maeterlinck - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

<em>Une lecture</em>, T. van Rysselberghe - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Une lecture, T. van Rysselberghe

Autres références

  • MAETERLINCK MAURICE (1862-1949)

    • Écrit par
    • 1 191 mots
    • 1 média
    ...ces études de droit qui semblent bien avoir été pour cette génération de poètes un paravent à l'abri duquel l'aigle de la poésie grandissait en silence. Dès 1889, Maeterlinck publie ces Serres chaudesqui ne trouvent au départ que vingt lecteurs, mais dont Apollinaire saluera plus tard le modernisme, et...