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MORTENSEN RICHARD (1910-1993)

Peintre danois, Richard Mortensen est un des pionniers de l'art abstrait au Danemark. Au début des années trente, un intérêt tout particulier pour les œuvres de Kandinsky et de Miró le porte vers le Bauhaus, le constructivisme et le surréalisme. Mais son but est d'unifier les idées surréalistes en une peinture construite et rythmique. Il fonde la Ligne, groupe de peintres qui s'efforcent en ces années troublées de rester en relations avec les artistes de toute l'Europe. En 1937, la Ligne organise la première exposition d'art moderne au Danemark (qui comprenait des toiles de Kandinsky, Miró, Klee, Ernst, Sophie Taeuber-Arp, Van Doesburg, Mondrian et Tanguy). Cette exposition aura un retentissement énorme. Vers 1938, il réalise tantôt des compositions libres, aux lignes sombres, au rythme violent, tantôt des tableaux construits plus rigoureusement. Son expressionnisme atteint son apogée pendant la guerre. Il décrit la folie de la guerre avec des couleurs criardes et une composition chaotique (Scène de sacrifice, Nuit, 1945, Musée royal des beaux-arts, Copenhague).

En 1947, Mortensen s'installe à Paris pour y rester dix-huit ans. Très vite, il fait partie du groupe qui gravite autour de la galerie Denise René. Ce milieu l'incite à se tourner vers le constructivisme. Pendant les années cinquante, l'artiste élabore son grand style constructif. Pour Mortensen, la ligne est le moyen d'expression prépondérant.

À l'aide de ces lignes, souvent tracées en noir, Mortensen réussit à donner à des compositions extrêmement simples une force expressive et spontanée (Espaces complémentaires terrorisés, 1950, Louisiana, Humlebæck ; Zonza II, 1976) ; il en est de même des suites de sérigraphies d'après des papiers découpés auxquelles il s'est en partie consacré depuis une quinzaine d'années. Dans le flux et le reflux perpétuel du style de Mortensen, on peut voir la lutte d'imagination de l'espoir avec le désespoir, la dépression et la destruction. L'artiste cherche, au moyen de couleurs pures et de formes aux limites précises, un juste équilibre entre la clarté intellectuelle et l'intuition.

— Inge Vibecke RAASCHOU-NIELSEN

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Inge Vibecke RAASCHOU-NIELSEN. MORTENSEN RICHARD (1910-1993) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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