Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

RADCLIFFE RAPPORT

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

En 1957, le gouvernement britannique, préoccupé par les tendances inflationnistes qui avaient accompagné l'expansion économique du pays depuis 1954, chargea une commission d'experts de faire une enquête sur « le fonctionnement du système monétaire et du crédit ». Intitulé Committee on the Working of the Monetary System Report, ce rapport, rédigé par cette commission, est connu sous le nom de son président lord Radcliffe. C'est un ouvrage de plus de trois cent cinquante pages, qui fut publié en 1959 après de très nombreuses consultations dans tous les milieux intéressés.

Il retrace d'abord l'évolution de l'économie britannique au cours des trente années écoulées depuis la publication des précédentes études du même ordre, le rapport Cunliffe (1919) et le rapport Macmillan (1929). Après avoir défini leur conception des objectifs d'une politique monétaire, les auteurs analysent successivement le financement du secteur public et celui du secteur privé, en énumérant les diverses institutions et les dispositifs qui l'assurent et en décrivant leurs fonctions respectives. Un chapitre particulier est consacré à l'activité de la Banque d'Angleterre.

D'un examen critique des effets de la politique monétaire britannique de 1951 à 1958, le rapport passe à une étude prospective de la période 1960-1970 et propose les mesures à prendre pour assurer l'emploi et la prospérité. Il examine ensuite les problèmes de gestion de la dette publique et les aspects internationaux du système monétaire. La présentation des documents statistiques au chapitre suivant fournit l'occasion de relever les graves insuffisances qui caractérisaient alors les systèmes d'information en matière financière. Le dernier chapitre envisage l'évolution des institutions monétaires en relation avec un certain nombre de domaines définis : exportations, agriculture, petites entreprises, transferts, émissions nouvelles. Enfin, des conclusions délibérément modestes accordent une préférence marquée aux manipulations des taux de l'intérêt, plutôt qu'à un dirigisme du crédit, en vue d'assurer à l'économie un maximum de liquidité. Elles insistent sur l'importance de la solidarité monétaire internationale. Comparé au rapport Cunliffe et au rapport Macmillan, le rapport Radcliffe témoigne d'une modification profonde des conceptions monétaires anglaises. Les premiers écrits manifestaient le désir du gouvernement britannique de conserver la convertibilité de la livre sterling et de régler sa politique monétaire en tenant compte du fonctionnement de l'étalon international et en respectant la règle de l'équilibre budgétaire. Le rapport Radcliffe refuse les idées qui ont prévalu dans l'entre-deux-guerres, rejoint les conceptions émises par John Maynard Keynes (La Réforme monétaire, A Tract of Monetary Reform, 1923) ; sacrifiant tant l'équilibre des échanges extérieurs que le rôle de monnaie de réserve dévolu à la livre sterling, il opte pour des mesures permettant d'accroître l'expansion économique interne et de développer l'emploi.

— Georges BLUMBERG

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : licencié en droit, diplômé de l'École nationale des langues orientales vivantes, professeur à la faculté libre, autonome et cogérée d'économie et de droit, Paris

Classification

Pour citer cet article

Georges BLUMBERG. RADCLIFFE RAPPORT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009