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PLACENTA PRAEVIA

Au cours de la grossesse, le placenta s'insère normalement sur le fond utérin et l'une des faces du corps utérin. Le placenta praevia est un placenta inséré trop bas, sur le segment inférieur de l'utérus, au moins en partie, si bien que la muqueuse se transforme en caduque de mauvaise qualité. Si l'on compte uniquement les formes franchement pathologiques, on considère que le taux de risque peut être évalué à 0,5 p. 100 des grossesses ; on l'observe notamment dans les grossesses gémellaires et chez les patientes qui ont eu des antécédents pathologiques : endométrite, grande multiparité, avortements provoqués, curetages mal conduits.

Le placenta praevia se manifeste par des hémorragies qui se produisent lors du dernier trimestre de la grossesse ou pendant le travail. Le diagnostic se fait cliniquement par l'analyse des signes fonctionnels, le toucher vaginal (anomalies de présentation avec segment inférieur mal formé) et par l'étude échotomographique de la localisation du placenta, qui a détrôné les méthodes radiologiques (cystographie et placentographie isotopique au chrome 51). Si elles apparaissent avant terme, les hémorragies ont tendance à se répéter et les membranes peuvent se rompre, aboutissant à l'accouchement prématuré. Pendant le travail, la rupture brutale de la poche des eaux peut entraîner une procidence du cordon ou une infection amniotique.

Le pronostic maternel, grâce aux techniques modernes de réanimation et d'antibiothérapie, est bon : mortalité nulle ou presque. En revanche, le fœtus est plus ou moins anoxique, et s'il ne meurt pas in utero, il peut naître fragile, d'où mortalité périnatale notable.

Pendant la grossesse, il faut mettre la parturiente au repos, de préférence hospitalisée pour surveillance attentive avec des hémogrammes répétés, permettant ainsi la pratique de transfusions dès qu'elles sont nécessaires. Des antispasmodiques seront administrés. Dans certains cas, on ne peut attendre le terme de la grossesse et on pratiquera une césarienne.

Pendant le travail, la rupture large des membranes suffit en général à tarir l'hémorragie, mais lorsque ce geste est insuffisant, il faut pratiquer une césarienne ; celle-ci est inévitable en cas de placenta central ou recouvrant. Le traitement général de la mère consiste en transfusions, oxygénation et antibiothérapie. L'enfant devra être oxygéné à la naissance et éventuellement transfusé par la veine ombilicale.

— Paul-François LEROLLE

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Paul-François LEROLLE. PLACENTA PRAEVIA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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