Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PICASSO. SCULPTURES (exposition)

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

La diversité des matériaux

Tour à tour pionnier de la sculpture cubiste, inventeur du procédé de l’assemblage, sculpteur en fer, avec l’aide de Julio González, du célèbre monument « en rien » en hommage au poète Guillaume Apollinaire (Monument à Guillaume Apollinaire, maquette de 1928, version agrandie, fer, 1962, Museum of Modern Art, New York), Picasso ne cesse d’ouvrir des chemins nouveaux, même lorsqu’il modèle de simples portraits de Marie-Thérèse Walter (Buste de femme, plâtre, 1931, musée Picasso, Paris). Au fil des années 1950, il sculpte La Petite Fille sautant à la corde (1950, panier d’osier, moule à gâteaux, chaussures, bois, fer, céramique et plâtre, musée Picasso, Paris) ou La Guenon et son petit (1951, céramique, deux petites autos, métal et plâtre, musée Picasso, Paris), en choisissant un procédé fort différent. Dans l’atelier de Vallauris où il s’est installé en 1949, il rassemble des objets qu’il a recueillis jusque dans des poubelles et fabrique progressivement ces œuvres en liant dans le plâtre leurs éléments hétéroclites, qui gardent leur apparence incongrue et évoquent avec humour le sujet figuré. En 1956, ce sont des baigneurs que Picasso projette dans le dessin puis matérialise dans la troisième dimension en assemblant des pièces de bois, planches, cadres, manches à balai ou pièces de lit, avant de les transformer en bronze (Les Baigneurs, 1956, six figures, bronze, musée Picasso, Paris). À partir de 1960, il change encore de technique et exécute en papier ou en carton, en dessinant avec ses ciseaux et en procédant par pliage, des maquettes figuratives qui sont ensuite découpées dans la tôle et façonnées sous sa direction. Ainsi, la petite Femme aux bras écartés (1961, papier découpé et plié, musée Picasso, Paris) se métamorphose en une grande figure (1961, tôle découpée, pliée, grillage, musée Picasso, Paris) qui peut devenir sculpture publique. Le  Déjeuner sur l’herbe de Manet inspire un ensemble de figures dessinées et pliées (1961, musée Picasso, Paris) qui seront ensuite réalisées au Moderna Museet de Stockholm (1962, figures en béton).

Picasso joue de la fécondité plastique de ses inventions dans les matières les plus diverses. Ses créations en céramique, nées de la rencontre avec l’atelier Madoura à Vallauris en 1947 et riches de près de 4 000 œuvres, ouvrent elles aussi des voies empruntées par la sculpture contemporaine, d’Eduardo Chillida à Thomas Schütte ou Miquel Barceló, comme on a pu le voir à l’occasion de l’exposition CERAMIX, de Rodin à Schütte(Cité de la céramique à Sèvres et Maison rouge à Paris, 2016).

— Paul-Louis RINUY

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur d'histoire et de théorie de l'art contemporain, université de Paris VIII

Classification

Pour citer cet article

Paul-Louis RINUY. PICASSO. SCULPTURES (exposition) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 21/11/2016