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PHOTOMÉTRIE

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Techniques de la photométrie visuelle

Méthodes de gradation de la lumière

On ne peut effectuer avec précision des mesures photométriques visuelles, même homochromes (le cas des mesures hétérochromes est examiné dans le chapitre suivant), que lorsqu'elles portent sur la comparaison de deux luminances « vues » simultanément. Et même dans ce cas, alors que l'égalité de deux luminances peut être sensiblement appréciée, il est impossible d'évaluer quantitativement le rapport entre deux luminances différentes. On est par suite amené à utiliser deux plages photométriques constituées par deux écrans identiques généralement juxtaposés, éclairés et observés sous des angles égaux pour que les luminances soient directement reliées aux éclairements. Lorsqu'elles sont égales, on dit qu'il y a « équilibre photométrique ». Si deux éclairements sont à comparer, il faut pouvoir rendre l'un d'entre eux égal au second, en le réduisant (ou en l'augmentant) dans un rapport connu. On dispose, à cet effet, de modes de gradation de la lumière dont on va indiquer les plus usuels.

Le procédé le plus simple consiste à agir sur la distance x séparant la plage considérée de la source lumineuse : dans ce cas, E est inversement proportionnel au carré de la distance si l'angle d'incidence des rayons est constant. Mais cette méthode n'est valable que si la valeur de x est environ cent fois plus grande que le diamètre de la source (source ponctuelle). Cette condition nécessite souvent des dispositifs encombrants, d'où l'emploi fréquent d'autres modes de gradation qui sont, au besoin, étalonnés par comparaison avec cette « loi des distances ».

À l'aide d'un diaphragme, on peut jouer sur la surface d'une source ayant une même luminance en tous ses points (ou sur sa longueur, si elle est filiforme). Cette méthode simple et pratique est malheureusement peu précise.

Disque de Talbot - crédits : Encyclopædia Universalis France

Disque de Talbot

On peut encore placer, comme l'indique la figure 4, sur le trajet des rayons dont on veut réduire l'effet lumineux, un disque de Talbot, à secteurs alternativement opaques et évidés ; on le met en rotation à une vitesse suffisante pour utiliser la persistance des impressions lumineuses. L'expérience montre que l'éclairement de la plage photométrique, qui paraît alors constant, est réduit dans le rapport α/2π, α (radians) étant l'angle au centre total des secteurs évidés.

On utilise parfois la loi de Malus (cf. lumière), d'après laquelle le flux lumineux varie comme le carré du cosinus de l'angle que font entre elles les directions des vibrations transmises par un polariseur et un analyseur placés l'un derrière l'autre sur le trajet des rayons. Mais il est essentiel, si c'est le polariseur que l'on fait tourner pour effectuer le réglage, d'utiliser une lumière qui n'a pas été polarisée auparavant ; si l'on agit sur l'analyseur, il faut que la lumière ne puisse pas, après l'avoir traversé, être transmise ou réfléchie par d'autres corps d'une façon variable selon sa polarisation.

Filtre adsorbant - crédits : Encyclopædia Universalis France

Filtre adsorbant

On peut aussi réduire un flux lumineux par interposition d'un filtre absorbant, formé soit d'une lame à faces parallèles, soit d'une association de deux coins d'angle aigu (fig. 5), mobiles l'un par rapport à l'autre de façon que l'on puisse régler l'épaisseur traversée. La transmission obtenue dépend, en général, de la longueur d'onde, même si ces filtres sont dits neutres (non sélectifs) ; aussi doivent-ils être étalonnés pour les lumières auxquelles on les destine.

En recommençant plusieurs fois une mesure photométrique, on constate une certaine dispersion des résultats. Dans les cas les plus favorables (déterminations homochromes, moyenne de cinq valeurs au moins trouvées par un observateur[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-XI, Orsay, directeur des études à l'École supérieure d'optique, Orsay
  • : directeur honoraire de l'Institut d'optique théorique et appliquée de Paris, professeur honoraire au Conservatoire national des arts et métiers

Classification

Pour citer cet article

Michel CAGNET et Pierre FLEURY. PHOTOMÉTRIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/03/2009

Médias

Valeurs de l'éclairement - crédits : Encyclopædia Universalis France

Valeurs de l'éclairement

Émittance d'une source en un point O - crédits : Encyclopædia Universalis France

Émittance d'une source en un point O

Intensité d'une source ponctuelle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Intensité d'une source ponctuelle

Autres références

  • BOUGUER PIERRE (1698-1758)

    • Écrit par
    • 423 mots

    Géophysicien français né le 16 février 1698 au Croisic, mort le 15 août 1758 à Paris, fondateur de la photométrie (mesure de l'intensité lumineuse).

    Enfant prodige, Pierre Bouguer apprend avec son père, Jean Bouguer, l'hydrographie et les mathématiques. À la mort de ce dernier, il n'a...

  • FOUCAULT LÉON (1819-1868)

    • Écrit par
    • 990 mots
    • 1 média
    ...1835. Par la suite, Foucault collabore avec Hippolyte Fizeau (1819-1896), camarade de promotion au collège Stanislas, pour appliquer cette technique à la photométrie (mesure du rayonnement lumineux) dans le but de comparer les intensités lumineuses des étoiles. Après des travaux fructueux pendant quelques...
  • PHOTOGRAPHIE - Sensitométrie

    • Écrit par
    • 8 497 mots
    • 4 médias
    Pour les besoins usuels de la photographie, les unités photométriques visuelles sont utilisées (cf. photométrie). Les sources lumineuses sont donc caractérisées par leur intensité I, exprimée en candelas (cd), et leur luminance L, qui représente l'intensité de la source par unité de surface...
  • PHOTOGRAPHIE - Appareils photographiques argentiques

    • Écrit par
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    Pour évaluer la quantité de lumière nécessaire à la lumination du film, les appareils intègrent un posemètre. La cellule, qui n'est que la partie sensible à la lumière du posemètre, est généralement constituée de silicium dopé. Ce matériau photorésistant, précis et stable, qui remplace le sélénium,...
  • Afficher les 7 références